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Une mission presque impossible pour la Suisse

La Suisse jouera contre la Croatie, l'Angleterre et la France. swissinfo.ch

La Croatie, l'Angleterre et la France sont les trois – premiers? - adversaires de l’équipe de Suisse à l’Euro 2004 au Portugal.

Depuis le début de la compétition en 1960, la Suisse n’a particpé qu’une seule fois à une phase finale. C’était en 1996, en Angleterre.

L’équipe de Suisse n’a pas la cote au Portugal. Les bookmakers ne la placent qu’en quinzième et avant-dernière position. Juste devant la Lettonie. Logique, ou plutôt mathématique. La Fédération internationale de football (FIFA) édictant le même classement.

En lice dans le groupe B, aux côtés de la France, de l’Angleterre et de la Croatie, les Helvètes ne peuvent pas en effet se prévaloir de faits d’armes aussi glorieux que leurs adversaires.

En revanche, en sa qualité de petit Poucet, la troupe du sélectionneur Jakob «Köbi» Kuhn cultive un avantage: elle n’a rien à perdre. Au contraire des Français et des Anglais.

Une qualification suisse pour la seconde phase de ces championnats d’Europe, bien que peu probable, n’en demeure pas moins concevable. Tour d’horizon des trois adversaires.

La Croatie, second «petit» du groupe

Dimanche 13 juin 2004, Leiria, Stade Dr. Magalhães Pessoa. La Suisse affronte la Croatie. Pour une première historique. Et capitale. La défaite est interdite, pour les deux équipes.

Celle qui vainc peut encore espérer atteindre les quarts de finales. Celle qui perd doit par contre battre l’Angleterre et la France, une équation alors quasi insoluble, pour figurer, peut-être, dans le duo de tête.

Sur le papier, le pays balkanique a la prérogative. Quart de finaliste à l’Euro 1996 en Angleterre, puis médaillée de bronze au Mondial 1998 en France, la jeune nation, issue de la dissolution de l’ex-Yougoslavie, a connu des débuts fulgurants. Sous l’impulsion des Šuker, Prosinecki et autres Jarni.

Depuis, la Croatie a toutefois perdu de son lustre. Son ticket pour le championnat d’Europe, le team de l’entraîneur Otto Barić l’a arraché en souffrant le martyr. Un succès dû à deux hommes, fort dangereux: les attaquants Dado Pršo (finaliste malheureux de la Ligue des Champions avec son club de l’AS Monaco) et Ivan Klasnic (champion d’Allemagne avec le Werder Breme).

Le flegme anglais mis à mal

Jeudi 17 juin 2004, Coimbra, Cidade de Coimbra. Pour un remake du match d’ouverture entre la Suisse et l’Angleterre lors de l’Euro 1996. Dans le temple de Wembley, Kubilay Türkyilmaz avait égalisé sur penalty dans les ultimes minutes de jeu (1-1).

Une parité qui n’avait toutefois pas empêché l’équipe à la rose de se hisser en demi-finale par la suite.

Huit ans plus tard, les protégés de l’entraîneur suédois Sven-Göran Eriksson sont à nouveau favoris. Mais ils n’abordent pas cette échéance en toute sérénité.

Deux affaires ont secoué coup sur coup le royaume footballistique de Sa Majesté. En septembre dernier, Rio Ferdinand, défenseur de Manchester United et membre du onze de base national, s’était soustrait à un contrôle anti-dopage. Sanction: huit mois de suspension… et pas d’Euro !

En avril de cette année, David Beckham, accusé d’adultère, fait la «une» des tabloïds britanniques pour de prétendus exploits extra-sportifs.

De la maîtrise émotionnelle du meneur du Real Madrid, ainsi que du rendement du lutin Michael Owen (tous deux 5 buts en qualification) dépendra donc en grande partie la force de l’Angleterre… Toujours à la recherche d’une consécration depuis la Coupe du Monde 1966 sur ses terres.

La légion de stars françaises

Lundi 21 juin 2004, Coimbra, Cidade de Coimbra. Sur la pelouse lusitanienne, des dizaines de millions de dollars. Personnifiées par les artistes du ballon que sont Zidane, Henry, Trezeguet et les infatigables Dessailly (35 ans), Lizarazu (34 ans) et Barthez (32 ans).

Championne du monde en 1998, sur ses terres, dépositaire du trophée européen décroché en 2000 à Rotterdam, la France aura à cœur d’effacer définitivement les avatars enregistrés au Mondial 2002 (élimination au premier tour).

Invaincue depuis 17 rencontres (dont 16 victoires!), l’équipe placée sous la houlette de Jacques Santini est en fait le principal favori à sa propre succession au Portugal.

Stéphane Chapuisat et consorts ont d’ailleurs déjà eu droit à un avant-goût de ce qui les attend. Le 20 août dernier, au Stade de Genève, ils ont été réduits au rôle de spectateurs (défaite 0-2). Le score ne reflétant qu’imparfaitement la domination des Tricolores.

swissinfo, Raphael Donzel

Bilan contre la Croatie: aucun match
Bilan contre l’Angleterre: 18 matches, 3 victoires, 4 nuls, 11 défaites
Bilan contre la France: 32 matches, 13 victoires, 6 nuls, 13 défaites.

– Dans le groupe 1, la France n’a pas connu le moindre souci pour se qualifier. Elle a remporté ses huit matches (goal-average 29-2) contre la Slovénie, Israël, Chypre et Malte, laissant son second (la Slovénie) à 10 points d’elle au classement final.

– Dans le groupe 7, l’Angleterre a bouclé les qualifications à la première place, avec un point d’avance sur la Turquie, grâce au nul décroché chez les Turcs justement lors du dernier match (0-0).

– Dans le groupe 8, la Croatie a eu beaucoup de chance. Lors de l’ultime rencontre, elle a volé la victoire aux Bulgares, assurés d’être premiers de classe, et la seconde place aux Belges. En match de barrage, face à la Slovénie, l’équipe croate n’a assuré son billet pour l’Euro qu’au match retour (1-1 et 1-0).

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