Une petite épidémie de grippe
Le nombre de consultations médicales permet de parler d'épidémie. Pour autant, on est encore loin du record de l'hiver 97-98.
A l’Office fédéral de la santé publique (OFSP), on parle d’épidémie dès que plus de 1,5% des patients consultent un médecin pour la même maladie. Et, en ce qui concerne la grippe, ce seuil est déjà dépassé depuis trois semaines.
De 1,6%, ce taux est passé à 2,7%, puis à 3,9%, le 6 février, date du dernier relevé statistique. La situation est donc sérieuse. Cela dit, elle n’a rien d’exceptionnel.
En effet, certaines années ce taux a grimpé jusqu’à 10%, voire 12%. Ce fut notamment le cas lors de l’hiver 97-98. A la mi-février 2002, la grippe n’est donc pas plus ou moins virulente qu’il y a une année.
1,2 million de doses
En début de saison pourtant, les autorités et les médecins ont sorti la grosse artillerie pour leur traditionnelle campagne en faveur du vaccin anti-grippe. Avec succès, puisque 1,2 million de doses ont déjà été administrées.
«Quoi qu’il en soit, fait remarquer Jean-Louis Zurcher, porte-parole de l’OFSP, 5,8 millions de personnes n’ont pas été vaccinées.» Et, paradoxalement, ceci n’explique pas cela.
Pour preuve, Vaud, Genève et le Valais sont les cantons les plus touchés par la grippe (8% des consultations). Or, c’est justement en Romandie que la couverture vaccinale est la meilleure.
On sait, par expérience, que la grippe arrive presque toujours d’abord en Suisse romande. Et qu’elle gagne ensuite la Suisse alémanique.
Selon l’OFSP, la qualité de la protection ne peut pas être mise en cause. Les spécialistes certifient que toutes les souches identifiées jusqu’ici sont couvertes par les composantes du vaccin distribué en début d’hiver.
Pas d’inquiétude
Les chiffres de l’OFSP sont actuellement les seuls qui permettent de mesurer l’étendue de l’épidémie. 250 médecins communiquent régulièrement leurs données à Berne. Et, précise l’Office, la marge d’incertitude est faible.
Globalement, les autorités sanitaires ne sont pas inquiètes de la progression de la maladie. «D’autant que, rappelle Jean-Louis Zurcher, les taux record de consultations dues à la grippe sont souvent atteints au mois de décembre.»
Rien n’indique donc que le pire soit encore à venir. D’autant plus que le printemps pointe le bout de son nez.
Marc-André Miserez
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