Une tour et une fondation pour redonner vie à Gondo
La renaissance du village valaisan détruit par les eaux et les rochers en 2000 prend forme.
Créée samedi, une fondation veut promouvoir la reconstruction de la tour Stockhalper, symbole des anciens trafics commerciaux sur le Simplon.
Un peu plus de deux ans après les crues mortelles, cette démarche – qui va de pair avec la reconstruction de l’édifice historique- veut essayer de donner une nouvelle impulsion à l’économie régionale.
Le 14 octobre 2000, la tour Stockhalper avait été en grande partie détruite par l’éboulement. Celui-ci avait scindé le village en deux, tuant treize personnes. Et seule la partie la plus ancienne de la tour avait pu être sauvée.
Un symbole identitaire
La Fondation de la tour Stockhalper veut redonner vie à l’édifice, véritable symbole identitaire du village. Elle se compose de huit membres et est présidée par l’ancien conseiller fédéral Adolf Ogi. Son capital s’élève à 200 000 francs, dont 100 000 francs versés par l’Etat du Valais.
Construite par une famille de notables valaisans au 17ème siècle, la tour se voulait l’emblème d’un riche passé historique. Basé principalement sur les transports commerciaux entre le nord et le sud de l’Europe sur la route du Simplon.
Elle était aussi la mémoire des siècles précédant l’industrialisation. De longues colonnes d’animaux chargés de marchandises précieuses ont en effet suivi durant longtemps l’étroit chemin qui mène à Gondo.
Une plaie toujours vive
Après la catastrophe d’octobre 2000, la majorité des 165 habitants avaient alors abandonné le village. Il n’y avait plus d’école, de magasins, de route. Aujourd’hui encore la plaie reste vive.
Certes, la solidarité de la Confédération ne s’était pas fait attendre. Et la chaîne du bonheur avait récolté en un temps record plusieurs millions. Mais comment les dépenser? Le village a-t-il encore un futur?
L’argent est là: seize millions débloqués par le canton pour consolider la montagne et sept millions issus du compte de la chaîne du bonheur pour permettre aux habitants de rentrer et leur redonner espoir.
L’effondrement d’un village?
Mais plusieurs questions restent pour l’instant sans réponses. Le village continue ainsi à vivre sur sa position frontalière alors que les changements au niveau continental mettent en danger sa tradition douanière.
Avec la reconstruction de la Tour, l’idée est de repenser différemment le futur de la bourgade. En évoquant notamment une nouvelle perspective de développement.
Un nouvel horizon
Le projet ambitieux de la Tour se veut la clef de voûte de ce nouveau défit. Une fois sa restauration terminée, la tour abritera des salles de séminaire, la salle communale ainsi qu’un musée sur les mines d’or de la région.
Un Institut sur l’Homme et le temps devrait également s’y installer. Le village espère ainsi se découvrir une nouvelle vocation et vivre du tourisme.
swissinfo/Daniele Papacella
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