Des perspectives suisses en 10 langues

Une version suisse de la guerre des étoiles

Les étoiles doivent briller partout du même éclat, estime hotelleriesuisse. Keystone Archive

Hotelleriesuisse revendique l'exclusivité de son propre label et rejette toute initiative remettant en cause l'unité de la classification hôtelière.

Pour l’organe faîtier des hôteliers helvétiques, un projet tel que celui de Gastrosuisse nuirait à la compétitivité internationale de la Suisse.

Ce n’est pas encore une guerre, mais déjà une bataille. Et de part et d’autres, on craint presque de devoir la livrer jusqu’au bout. Et de «suicider» la branche par la même occasion.

D’un côté, Gastrosuisse regroupe 20’000 hôteliers restaurateurs, dont cinq milles proposent un hébergement le plus souvent classé une, deux, voire trois étoiles.

De l’autre, hotelleriesuisse et ses membres assurent 80% du chiffre d’affaires hôtelier helvétique. C’est elle qui a institué le principe de classification des hôtels par étoiles il y a vingt-cinq ans. Et qui vient de modifier sa formule l’année dernière (catégories supplémentaires, contrôles inopinés).

Mais cet automne, la fédération Gastrosuisse a annoncé que cette nouvelle mouture ne lui convenait pas. D’autant qu’à la demande de ses membres, elle souhaite instituer un nouveau système maison en 2006.

«Notre concept de classification n’est pas fixé, précise le directeur de Gastrosuisse à swissinfo. Mais nous travaillerons de toute manière avec des étoiles.»

Florian Hew poursuit: «Gastrosuisse compte parmi ses membres quelque 4000 établissements qui ont un grand besoin de formation et de marketing. Une classification entre dans ce cadre. Ce sont majoritairement de petits hôteliers, qui disparaissent trop vite dans ce pays».

Les étoiles, à qui et pour qui

Dernière pique mardi, hotelleriesuisse a martelé devant la presse son refus de voir sa classification se dissoudre en plusieurs systèmes. «C’est une compétence que nous nous reconnaissons, et qui nous est reconnue», assure Christian Rey, le président de l’organisation.

«Nous avons reçu la mission de créer un nouveau système d’étoiles hôtelières, et nous allons le réaliser», contre-attaque Florian Hew, qui estime être en droit d’utiliser lui aussi des symboles étoilés pour le nouveau label.

Sur le fond, hotelleriesuisse défend l’exclusivité de son propre label. L’organisation met en avant la transparence et la sécurité que ses étoiles garantissent aux clients.

Avec un taux de pénétration et une notoriété élevés, ces étoiles sont «une véritable aide à la décision» pour l’hôte quant aux prestations effectives offertes par un hôtel, justifie Christian Rey.

«Nos hôtes cherchent à être orientés, ils veulent de la clarté, précise Isabel Garcia, porte-parole de l’organisation. Nous sommes confrontés à l’éventualité de deux systèmes de notation. Mais ce qui ne sert pas le client ne sert pas les hôtels.»

La question des sans étoiles

Un autre problème se pose. Entre 2500 et 3000 hôtels de confort simples ne sont pas classés par hotelleriesuisse. Avec son système, Gastrosuisse aimerait pallier cette situation.

«Ces prochaines années, les touristes disposeront de budgets plus faibles, explique Florian Hew. Et seuls les petits hôtels pourront répondre à leurs besoins. C’est pourquoi il faut les rendre attractifs.»

De son côté, hotelleriesuisse propose de classer sous sa houlette les établissements pouvant prétendre à une ou deux étoiles.

Et pour ceux dont les infrastructures leur interdisent toutes étoiles, l’organisation entre-ouvre la porte. Elle se dit prête à discuter d’une classification spécifique «Gastrosuisse».

swissinfo et les agences

Cette année, hotelleriesuisse a décerné des étoiles à 2303 établissements hôteliers.
Un chiffre en baisse de 74 unités par rapport à 2003, en raison surtout de la fermeture d’hôtels deux ou trois étoiles.
L’hôtellerie suisse de luxe et de première classe, par contre, se porte bien, selon hotelleriesuisse.
Gastrosuisse compte pour sa part quelque 5000 membres qui louent aussi des chambres.

– Les normes de la classification des hôtels sont adaptées tous les 5 ans à l’évolution des besoins des hôtes par hotelleriesuisse.

– Dès 2006, la fédération introduira un supplément facultatif «Superior» dans les catégories 3, 4 et 5 étoiles, afin de différencier davantage l’offre.

En conformité avec les normes du JTI

Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative

Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !

Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision