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Uranium appauvri: les experts suisses minimisent les risques

Les conclusions des Suisses rejoignent celles des experts de l'ONU. Keystone Archive

Trois semaines après ceux de l'ONU, les experts suisses ont publié mardi les résultats de leurs analyses d'échantillons prélevés au Kosovo. Pour eux, l'uranium appauvri ne présente qu'un risque «extrêmement réduit» pour la santé humaine et animale.

Imaginez une livre de sucre diluée dans le lac de Thoune, et vous aurez la teneur en plutonium décelée dans les 77 échantillons ramenés du Kosovo.

Par cette image, les spécialistes du Laboratoire AC de Spiez entendent faire comprendre ce que représente une concentration de 0,000 000 0001%. Une concentration tellement faible qu’elle ne peut être décelée que par des appareils ultrasensibles. Ce qui expliquerait pourquoi la présence de plutonium n’a pas été décelée tout de suite.

Cela dit, ce métal ultratoxique n’est pas le seul danger lié à l’utilisation des munitions à l’uranium appauvri. Les débris d’obus et la terre ou le béton autour des points d’impact révèlent également une petite dose d’irradiation supplémentaire.

Mais, mis à part le point direct de l’impact (quelques centimètres carrés à peine), cette dose reste inférieure à la radioactivité naturelle des sols.

«Les experts des Nations Unies, puis italiens, sont parvenus à la même conclusion que nous, explique Hansruedi Indermühle, porte-parole du Laboratoire AC de Spiez. C’est pourtant d’Italie qu’était partie la polémique autour du syndrome des Balkans».

Les spécialistes suisses ne peuvent cependant pas exclure le lien entre la radioactivité due à l’uranium appauvri et les cas de leucémie déclarés chez les soldats. Mais ils ne peuvent pas davantage le prouver.

Tout au plus, recommandent-ils de procéder à une surveillance périodique des nappes phréatiques dans les zones concernées du Kosovo. Les sols et les eaux ont, en effet, une fâcheuse tendance à concentrer les polluants.

Marc-André Miserez

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