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Vache folle: la Suisse va réduire ses tests aléatoires

Depuis le début de l'année 2000, 28 cas de maladie de la vache folle ont été découverts en Suisse, dont 12 grâce au programme de surveillance active. Keystone

La Suisse, un des pays les plus touchés par la maladie de la vache folle va réduire dès 2001 le nombre de tests aléatoires dans les abattoirs, pour des raisons d'ordre financier. Une décision dénoncée par l'association de défense des consommateurs.

Heinz Mueller, porte-parole de l’office vétérinaire suisse, a déclaré dimanche, à l’hebdomadaire SonntagsZeitung, qu’à partir de 2001, «il n’y aura que 4000 tests aléatoires par an», au lieu de 7200 actuellement. Selon M. Mueller, deux raisons expliquent cette décision: d’une part le poids financier de ces tests, qui repose sur les cantons, d’autre part l’absence de bénéfice sur le plan des statistiques, avec un nombre de tests plus élevé.

«Avec moins de tests, on apprend la même chose», a déclaré M. Mueller. Grâce à ces tests aléatoires, 3 animaux atteints de la maladie de la vache folle (ESB), qui auraient dû aboutir dans les assiettes des consommateurs, ont pu à temps être retirés de la circulation en 1999, relève le journal.

Depuis le début de l’année 2000, 28 cas de maladie de la vache folle ont été découverts en Suisse, dont 12 grâce au programme de surveillance active.

Selon la SonntagsZeitung, citant les milieux professionnels, le résultat de tests aléatoires montre qu’environ 100 animaux atteints de la maladie de la vache folle arrivent chaque année à passer entre les mailles du filet et aboutissent dans les assiettes des consommateurs.

Selon le président de l’association de défense des consommateurs Rinderwahnsinn.ch (vache-folle.ch), Peter Metzinger, la décision de l’office vétérinaire est complètement à contre-courant de ce qui se passe en Europe, et notamment en France.

«Il est scandaleux, de réduire le nombre de tests aléatoires, c’est mettre en danger la santé de la population», a-t-il déclaré au journal. «En France, a ajouté M. Metzinger, des gens sont interpellés, pour avoir permis la mise en vente de viande infectée, en Suisse, les autorités réduisent les tests, c’est vraiment incompréhensible».

La Suisse a enregistré depuis 1989 environ 350 cas de vache folle. Proportionnellement au nombre du cheptel, la Suisse a 56 fois plus de cas cliniques d’ESB que la France, selon le ministère français de l’agriculture.

swissinfo avec les agences

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