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Valais: hasard ou vengeance de la nature?

Les précipitations ont fortement augmenté ces vingt dernières années, surtout dans les régions alpines. Keystone

Les intempéries qui ont frappé le Valais ce week-end viennent s'ajouter à une longue série de catastrophes naturelles. Le climat est-il vraiment détraqué? Ou est-ce un simple hasard amplifié par les médias?

Les avalanches de l’hiver dernier, Lothar et maintenant les intempéries du week-end en Valais… Le ciel va nous tomber sur la tête, affirme votre concierge. Mais est-ce que la situation est vraiment exceptionnelle? Et si oui, la faute à qui?

«Et si l’exception, c’était les dix ou vingt ans où rien ne s’est produit, lance Frédéric Glassey, météorologue à MeteoNews. Il faut toujours tenir compte du facteur ‘hasard’. Peut-être qu’une nouvelle catastrophe va s’abattre sur la Suisse dans trois semaines. Ou peut-être dans dix ans. D’autre part, le phénomène est fortement amplifié par les médias.»

Cela dit, le météorologue le reconnaît: autant de catastrophes en deux ans, c’est beaucoup. «Les précipitations ont fortement augmenté ces vingt dernières années surtout dans les régions alpines, confirme Martin Beniston, directeur de l’Institut de géographie à l’Université de Fribourg. Les statistiques le prouvent.»

Et Martin Beniston en est certain: le réchauffement climatique est le grand coupable. «C’est très difficile à prouver. Mais, intuitivement, on peut clairement le désigner comme responsable des inondations. Pour les ouragans, comme Lothar, c’est moins évident.»

Cette longue série de catastrophes n’est pas vraiment une surprise pour Martin Beniston. «On a tiré la sonnette d’alarme il y a une bonne dizaine d’années déjà. Aujourd’hui, les théories des spécialistes se vérifient dans les faits.»

«En construisant dans des zones à risque, peu propices à l’habitat, les hommes s’exposent aussi davantage aux catastrophes naturelles, ajoute Frédéric Glassey. Quand une rivière sort de son lit, elle fait donc plus de dégâts et plus de morts.»

Quatre jours avant le drame, les météorologues prévoyaient déjà de fortes pluies avec un risque d’inondations en Valais et au Tessin. Mais impossible de localiser plus précisément l’endroit qui allait être touché et avec quelle intensité.

Pour prévenir ces catastrophes, un projet du Fonds national pour la recherche scientifique est en cours. Il doit permettre aux cantons de cartographier les zones à risque.

Alexandra Richard

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