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Vaud et Genève feront encore cantons à part

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77% des Vaudois et 80% des Genevois ont dit non à la fusion de leurs deux cantons que leur proposait l'initiative «Oui à la région».

Suivant l’avis de leurs Conseils d’Etat et Grands Conseils respectifs, les électeurs ont écarté l’idée de ne former qu’un seul canton. Par 133 131 voix contre 38 974 dans le canton de Vaud. Et par 85 623 voix contre 21 435 à Genève. La participation s’est élevée à 48,6% et 51,6%.

Vaudois et Genevois ont vraisemblablement estimé que l’initiative ne prenait pas en compte les réalités du terrain, l’éloignement culturel et social entre la campagne vaudoise et la ville de Genève.

L’opposition historique des deux cantons est aussi apparue comme impossible à ignorer, dans le cadre d’un futur supercanton.

Sans vraiment croire à la victoire, les initiants espéraient réunir plus de 25% des suffrages. Pour François Cherix, président du mouvement Union Vaud-Genève, le but est toutefois atteint.

«Je suis satisfait et serein, confie-t-il. Car nous avions pour objectif de dépasser la barre des 20% dans les deux cantons.»

Débat lancé

François Cherix se réjouit du débat sur une Suisse des régions lancé par l’initiative, d’abord dans les deux cantons, mais aussi sur le plan national.

En outre, il n’est pas étonné que Genève ait refusé plus nettement le projet (79,98% de non, contre 77,35% pour Vaud). «Le débat est plus avancé et plus mûr chez les Vaudois. Qui, il me semble, sont moins inquiets de leur identité.»

Françoise Saudan, conseillère aux Etats genevoise et partisane de la fusion, n’est pas surprise par ce non massif. Le premier scrutin sur le vote des femmes en Suisse n’avait pas obtenu un score très supérieur.

Et d’ajozter: «Le net rejet montre de toute évidence que pour le moment ce projet n’est pas mûr».

Les initiateurs – qui rêvent d’une Suisse composée de quatre à neuf régions fortes qui remplaceraient 26 micro-Etats sans pouvoir – ne comptent pas s’arrêter là.

Ils envisagent de relancer le débat à Berne. A leurs yeux, il en va de l’avenir du fédéralisme helvétique, qui doit redevenir «vivant et crédible».

Rencontre lundi

Le président du gouvernement vaudois, Charles-Louis Rochat, s’est réjoui du rejet de l’initiative. «Ce vote, commente-t-il, signifie que nos deux peuples ont voulu manifester leur identité cantonale.»

uoi qu’il en soit, selon le ministre libéral, le non à la fusion ne remet pas en cause la politique de coopération entre les deux cantons.

«Nos deux gouvernements se rencontrent lundi, notamment pour commenter ce scrutin.» M. Rochat reconnaît en outre que des améliorations peuvent être apportées en matière de collaborations intercantonales.

«Nous avons bien l’intention de poursuivre ce qui a été entrepris, dit-il. Notamment pour résoudre des cas concrets chaque fois que leur dimension dépasse les frontières cantonales, et pas uniquement du côté de Genève.»

Et d’évoquer l’exemple du projet triangulaire Science-Vie-Société, entre les universités de Genève et de Lausanne, et l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL).

Géométrie variable

Un avis partagé par le gouvernement genevois. «L’idée d’une fusion n’a suscité aucun enthousiasme de part et d’autre de la Versoix», lance la présidente du gouvernement Micheline Calmy-Rey.

Autre membre du gouvernement genevois, Carlo Lamprecht est favorable lui aussi au concept de régionalisation. Le chef de l’Economie estime cependant qu’il est important pour Genève de développer des collaborations dans les domaines scientifique et économique.

Il parle-là de collaborations à géométrie variable, ouvertes aux autres cantons, mais aussi à la région frontalière Rhône-Alpes, .

swissinfo avec les agences

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