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Verdict de culpabilité après les avalanches

Les avalanches d'Evolène avaient tué douze personnes en 1999. Keystone

L’ancien président et le chef de la sécurité d’Evolène (Valais) au moment des avalanches de 1999 ont été condamnés mercredi à la prison avec sursis.

La justice les a reconnus coupables d’homicide par négligence après la mort de douze personnes lors du drame.

Six ans après les avalanches qui ont atteint la cité valaisanne, le verdict est tombé au tribunal de district d’Hérens-Conthey.

L’ancien président d’Evolène Pierre-Henri Pralong est condamné à trois mois d’emprisonnement avec sursis. André Georges, chef de la sécurité communal à l’époque du drame, écope de deux mois d’emprisonnement avec sursis.

Le célèbre guide de montagne a également été reconnu coupable d’entrave à la circulation publique par négligence.

Le tribunal de district devant lequel les deux accusés avaient comparu lundi leur fait également assumer une partie des frais de justice. 20’000 francs suisses à charge de Pierre-Henri Pralong, 30’000 francs d’André Georges, et le solde pour l’Etat du Valais.

Moins sévère

Au final, la cour s’est montrée moins sévère que le ministère public (procureur), qui réclamait six mois de prison avec sursis pour les deux hommes.

Le procureur général estimait en effet que toutes les mesures de sécurité n’avaient pas été prises et que la catastrophe ne devait rien à la fatalité.

Un avis que ne partageait pas la défense qui plaidait l’acquittement. Les avocats invoquaient le caractère «inattendu, imprévisible et exceptionnel des avalanches».

«Il était inimaginable que l’avalanche descende aussi bas», avait pour sa part déclaré André Georges devant la Cour.

Ce verdict de culpabilité était attendu par les parties civiles. «Ce n’est pas vraiment une surprise, mais nous sommes satisfaits», estime Charles-André Bagnoud, avocat d’un Français qui a perdu son épouse, sa fille, son gendre et son petit-fils dans le drame. «Ce procès était important pour mon client, mais il est temps maintenant que cela se termine».

D’abord classée

Ponctuée de multiples recours, cette procédure pénale a duré six ans. L’affaire avait dans un premier temps été classée par le juge d’instruction avant que l’enquête ne soit rouverte à la demande des familles.

La défense avait recouru jusqu’au Tribunal fédéral (cour suprême) pour contester un rapport d’expertise dont la crédibilité a encore été mise en cause durant le procès.

Ce soir du 21 février 1999, les deux avalanches s’étaient déclenchées entre le Sassenaire et la pointe de Tzaté, dévastant les villages de Villa et La Sage, pour finir leur course entre Les Haudères et Evolène.

Outre la dizaine de bâtiments soufflés et les 25 hectares de forêts décimés, douze personnes avaient perdu la vie dans le drame, dont un bébé de six mois. Sept Français et deux Allemands figuraient parmi les victimes.

Seule l’avalanche de Reckingen dans le Haut-Valais en 1970 a été plus meurtrière dans les Alpes suisses. Elle avait fait 30 victimes.

swissinfo et les agences

Les avalanches d’Evolène ont fait douze mort en 1999.
Elles ont détruit dix maisons et 25 hectares de forêt.
Au départ, l’affaire avait été classée par le juge d’instruction.
Mais sur recours des familles, la justice a repris l’affaire.

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