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Victoire syndicale dans le conflit de Zeba

A l’origine, le conflit de Zeba a été provoqué par la privatisation de la blanchisserie cantonale en 1994. Keystone

Le conflit salarial surgi mercredi à la blanchisserie bâloise Zeba s´est dénoué tôt lundi matin. Au terme de quatorze heures de négociations, la direction a accepté la plupart des revendications. La forte mobilisation syndicale a donc porté ses fruits.

Lundi matin, les employés de la blanchisserie Zeba, à Bâle, ont accueilli par un tonnerre d’applaudissements la nouvelle de l’accord mettant fin au conflit salarial qui agitait l’entreprise depuis mercredi.

Un accord qui voit les revendications syndicales largement satisfaites. Les employés quittant l’entreprise seront recasés par l’Etat et ceux qui restent subiront une diminution de salaire de 4 pour cent au lieu des 16 ou même des 25 pour cent souhaités par la direction. Cette dernière a même accepté de retirer sa plainte pour contrainte et violation de domicile après le blocus du site. Elle supporte les coûts de la grève et la reprise du travail est pour mardi.

A l’origine, le conflit de Zeba a été provoqué par la privatisation de la blanchisserie cantonale en 1994, le canton conservant la majorité. Les choses se sont gâtées en février avec l’annonce des baisses de salaires. Or, selon le Syndicat de l’industrie et du bâtiment (SIB), les salaires du secteur, la moitié de ses quelque 60’000 employés gagnant moins de 3000 francs par mois.

En outre, un projet de nouvelle convention collective de travail (CCT), contenant précisément une clause sur un salaire minimum de 3000 francs, est en discussion. Le conflit était l’occasion rêvée de faire monter la pression pour obtenir satisfaction pour 2001.

Le conflit de Zeba devenait dès lors exemplaire, la population ne voyant pas les privatisations en général d’un très bon oeil. D’autre part, selon le SIB et le Syndicat du service public (SSP), «sur 120 employés de Zeba, 90 sont membres du SIB et 20 de la VPOD». Ce qui explique leur combativité exceptionnelle, la branche ne comptant que 5 pour cent de syndiqués en moyenne.

Or le salaire minimum de 3000 francs est précisément la revendication centrale de la nouvelle stratégie menée depuis deux ans par l’Union syndicale suisse (USS).

L’issue du conflit de Zeba est donc une bonne affaire pour les syndicats, qui redressent la tête. De l’aveu du président de l’USS, Paul Rechsteiner, à la SonntagsZeitung, «notre nouvelle stratégie, plus agressive, rendue possible par l’amélioration de la conjoncture, nous a permis de remporter nos premières victoires, comme dans la restauration.»

Paul Rechsteiner est convaincu: «il faut reconstruire l’action syndicale. Là où un syndicat est actif, les salaires suivent». La guerre du salaire minimum à 3000 francs n’est certes pas encore gagnée, mais l’issue de la grève de Zeba pourrait bien constituer une nouvelle pierre à l’édifice.

swissinfo avec les agences

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