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Décès de Marc Hodler, membre suisse du CIO

Marc Holler en 1999, à l'époque où il dénonçait la corruption au sein du CIO. Keystone

Marc Hodler s'est éteint mercredi à l'âge de 87 ans. Ancien président de la Fédération internationale de ski, il était membre du Comité international olympique (CIO) depuis 1963.

Figure marquante du monde du sport, Marc Hodler s’était surtout fait connaître en 1998, lorsqu’il avait révélé la corruption qui régnait au sein du CIO.

Membre à vie du CIO Marc Hodler est décédé mercredi matin à l’hôpital de Berne des suites d’une «courte mais grave maladie», a annoncé son fils Beat. Le Bernois, qui aurait fêté ses 88 ans le 26 octobre, a été victime d’un accident cérébrovasculaire dimanche dernier selon le CIO.

Président de la Fédération internationale de ski (FIS) durant près d’un demi-siècle (1951-1998), l’avocat bernois a occupé le poste de vice-président du CIO de 1993 à 1997 sous le règne de Juan Antonio Samaranch.

Dévouement au mouvement olympique

Successeur de Juan Antonio Samaranch à la tête du CIO, Jacques Rogge a exprimé toute la tristesse de la famille olympique, revenant sur le dévouement de Marc Hodler au mouvement olympique.

Marc Hodler, qui avait dirigé le département des disciplines alpines du comité organisateur des Jeux olympiques (JO) d’hiver de 1948 à St-Moritz, était membre du CIO depuis 1963. Il a notamment occupé le poste de président des commissions de coordination des JO d’hiver d’Albertville (1992), de Lillehammer (1994) et de Nagano (1998).

Marc Hodler a également accompli quatre mandats dans la commission exécutive du CIO et a présidé sa commission des finances de 1988 à 2002.

Dénonciation de la corruption

Marié à Anna Rosa et père de deux garçons (Beat et Martin), le Bernois a surtout été le détonateur dans l’affaire de corruption liée aux JO de Salt Lake City.

Plus gros scandale de l’histoire du CIO, cette affaire avait été révélée en novembre 1998 avec la publication par un quotidien de Salt Lake City d’une lettre indiquant que le Comité d’organisation des Jeux aurait financé les études de la fille d’un membre du CIO, le Camerounais René Essomba.

Le 12 décembre 1998, Marc Hodler avait accusé certains de ses collègues de «vendre» leurs votes au plus offrant. «Cinq à sept pour cent des délégués du CIO sont coupables», avait-il alors clamé.

Ces propos, confirmés par une enquête du CIO, avaient déclenché un scandale sans précédent au sein de l’organisation, provoquant l’exclusion de six membres et la démission de quatre de leurs collègues. Dix autres avaient reçu blâmes et avertissements.

L’échec de Sion

L’enquête avait également révélé que les candidatures gagnantes d’Atlanta, Nagano et Sydney étaient concernées par cette affaire de corruption. Les méthodes de sélection des villes candidates avaient fait l’objet d’une réforme dans la foulée. Depuis, les membres n’ont par exemple plus le droit d’aller visiter les villes candidates.

Les principales allégations du Bernois, qui affirmait que des agents achetaient et vendaient les votes, n’ont cependant jamais été confirmées. Ses révélations avaient par ailleurs sans doute causé la perte de la candidature de Sion aux JO d’hiver de 2006.

Un vote anti-Hodler aurait en effet permis à Turin de rafler la mise le 19 juin 1999. Cette thèse n’a cependant pas été vérifiée.

swissinfo et les agences

Outre Marc Hodler, cinq autres Suisses font partie du Comité international olympique.

Le directeur du Centre international d’études du sport de Neuchâtel Denis Oswald est membre depuis 1991, le président de la Fédération internationales de hockey sur glace René Fasel depuis 1995, le président de la FIFA Joseph Blatter depuis 1999 et le président de la Fédération internationale de ski Gian-Franco Kasper depuis 2000.

L’ancien ministre Kurt Furgler a été nommé membre d’honneur en 2000.

Naissance le 26 octobre 1918 à Berne.

De 1937 à 1939, Marc Hodler est membre de l’équipe nationale suisse de ski alpin.

Après avoir fait des études de droit, il ouvre son propre cabinet d’avocat en 1943.

En 1951, il est élu président de la Fédération internationale de ski, une charge qu’il occupe jusqu’en 1998.

Il devient membre du Comité olympique international en 1963. Il y occupe plusieurs charges importantes. Il est notamment vice-président de 1993 à 1997 et, avec quelques interruptions, membre du comité exécutif de 1985 à 2002.

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