Feu vert pour le recours à la force

Le Congrès a approuvé à l'unanimité, moins une voix, vendredi, un texte autorisant le président américain George W. Bush à faire usage de la force militaire à l'encontre les personnes et des gouvernements responsables des attentats sans précédent de mardi dernier.
Un seul membre de la Chambre des représentants, une élue de Californie, a voté contre cette disposition. Le Sénat avait voté quelques heures auparavant, par 98 voix contre zéro.
Le Congrès autorise ainsi George Bush à exercer « toute la force nécessaire et appropriée » contre les terroristes, ceux qui les soutiennent et ceux qui les protègent.
Le président américain s’est réjoui de ce que le Congrès « se soit uni si puissamment en prenant cette décision ». « Cela envoie un message clair: notre peuple est soudé, et nous aurons le dessus ».
« Les décombres et les milliers d’Américains morts à quelques rues de mon bureau de Manhattan, et les centaines d’autres à un jet de pierre du Capitole, montrent que nous n’avons pas d’autre choix », a déclaré le représentant démocrate de New York Jerrold Nadler, dont la circonscription inclut le quartier du World Trade Center. « Nous devons mener la guerre qui s’est écrasée sur nous ».
Arrestation
Les autorités fédérales ont procédé vendredi à une première arrestation à New York. Une source policière a précisé que l’homme arrêté était celui qui avait déjà été interpellé jeudi par la police aéroportuaire à l’aéroport JFK, en possession d’une licence de pilote appartenant à son frère.
L’homme a été arrêté vendredi en tant que témoin matériel de l’attentat contre le World Trade Center, a précisé le commissaire divisionnaire de la police de New York, Bernard Kerik, lors d’une conférence de presse vendredi soir. Le mandat de témoin permet aux autorités d’arrêter une personne considérée comme cruciale dans une enquête sans l’accuser d’un crime, afin de l’empêcher de prendre la fuite.
Il a ensuite comparu vendredi devant un tribunal fédéral à White Plains, New York, mais les responsables ont refusé de fournir plus de précisions ou de fournir son identité.
Par ailleurs, deux hommes interpellés à Fort Worth (Texas), dont l’un était en possession d’un cutter similaire à ceux qu’auraient utilisé les pirates de l’air, ont été transférés à New York par le FBI. Les responsables pensent qu’ils seraient en possession d’informations importantes sur le réseau terroriste derrière les attentats de mardi.
Selon un haut responsable s’exprimant sous le couvert de l’anonymat, les deux hommes tentaient de se rendre par avion de la côte Est au Texas le jour de l’attentat, mais leur avion a été contraint de se poser à mi-chemin, après les attaques. Ils ont poursuivi leur route en train.
Atlanta visée?
Le FBI se demande si la ville d’Atlanta ne faisait pas partie des cibles des terroristes. Selon des sources proches de l’enquête, les indices recueillis jusqu’à présent donnent à penser que les pirates de l’air impliqués dans les raids meurtriers de mardi à New York et Washington avaient aussi envisagé de prendre la ville d’Atlanta pour cible.
Ces indications sont apparues dans les interrogatoires des personnes ayant été en contact avec les terroristes. Les mêmes sources se sont refusées à en dire plus, indiquant simplement que l’enquête se poursuivait.
Le président Bush à New York
Guidé par le maire de New York, Rudolph Giuliani, George Bush, l’air grave et sombre, a arpenté le quartier financier, autrefois l’un des plus prestigieux de la ville et aujourd’hui transformé en enchevêtrement de décombres à perte de vue.
Le président américain s’est ensuite rendu plus haut dans la ville, au centre Jacob Javits, point de ralliement des volontaires et de regroupement du matériel. Il devait s’y entretenir longuement avec des volontaires et des familles de victimes. George Bush a ensuite gagné Camp David, dans le Maryland.
Si plus de 4700 personnes restent toujours disparues après les attentats contre le World Trade Center et que le bilan officiel des morts est toujours de 184, le nouveau chiffre des blessés est de 4300, selon Rudolph Giuliani.
Espace aérien rouvert
Par ailleurs, l’Administration de l’aviation civile américaine (FAA) a rouvert l’espace aérien aux transporteurs étrangers, un grand nombre de compagnies et d’aéroports répondant désormais aux normes de sécurité additionnelles qui leur sont imposées.
swissinfo avec les agences

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