Jean-Noël Rey face à la justice

L'ancien directeur général de La Poste comparaît dès jeudi devant la justice bernoise pour gestion déloyale. Il est accusé d'avoir accordé un prêt de 100 000 francs sans garanties suffisantes. Dernier et seul chef d'accusation retenu contre lui.
L’affaire commence en février 1998. La presse révèle que la Poste a versé une importante indemnité – plus de 250 000 francs – à un ancien collaborateur qui avait renoncé à occuper le poste de directeur suppléant, auquel il avait pourtant été nommé.
Dans le même temps, Jean-Noël Rey est accusé de copinage. On lui reproche notamment d’avoir nommé sa compagne à la tête d’une filiale de la Poste. Les critiques pleuvent. Et Jean-Noël Rey est contraint à la démission. Il quitte également la co-présidence de la candidature de Sion pour les JO de 2006.
On est en mars 1998. Une enquête administrative est alors ouverte par le département de Moritz Leuenberger. Conclusion: le style de conduite de Jean-Noël Rey n’est pas irréprochable. Mais aucune charge n’est retenue contre lui.
Par contre, l’enquête met le doigt sur un prêt de 100 000 francs accordé par la Poste à un avocat bernois, Walo Ilg. Cette somme devait servir de garantie pour créer une filiale de la Poste, Mondial-Transport SA.
Le prêt est accordé sans que l’avocat ne donne de garanties suffisantes. Et surtout, sa situation financière délicate n’est pas un secret. La filiale est créée. Mais l’avocat ne rembourse qu’une partie de la somme – estimée à 57 000 francs. La Poste engage des poursuites contre lui pour les 43 000 francs restants.
Un bureau indépendant est chargé d’enquêter à nouveau. Il conclut que Jean-Noël Rey n’a pas agi intentionnellement. Le département de Moritz Leuenberger renonce à toute poursuite pénale. Pourtant, l’affaire n’est pas classée définitivement.
Le Ministère public de la Confédération, alors dirigé par Carla del Ponte, ouvre une procédure pénale pour gestion déloyale des intérêts publics. La procédure porte non seulement sur le prêt litigieux, mais aussi sur la politique de rémunération des membres de la direction de la Poste.
Une fois encore, l’ancien directeur est blanchi sur ce point. Et aujourd’hui il ne reste plus qu’un seul chef d’accusation retenu contre lui. Le prêt litigieux. Il comparaît donc jeudi et vendredi devant le tribunal de district de Berne-Laupen pour gestion déloyale.
Jean-Noël Rey n’est pas seul sur le banc des accusés. Egalement membre de l’ancienne direction, Peter Sutterlüti, responsable à l’époque du secteur lettres/colis et de Swiss Post International devra répondre des mêmes charges. Le verdict devrait tomber le 29 janvier.
swissinfo

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