La Suisse ne réussit pas à Limoges, champion de France de basket
Le Limoges CSP a été contraint cette semaine de déposer son bilan, accusant un trou de 5 millions de francs suisses. Les malheurs du club le plus titré de l'Hexagone auraient une explication à Genève.
swissinfo avait déjà révélé, au début de ce mois, que pour échapper au dépôt de bilan, Jean-Paul de Peretti, alors président du Limoges CSP, annonçait l’arrivée de 3,6 millions de francs suisses par l’intermédiaire de la banque Raiffeisen.
Le document bancaire, daté du 26 mai, curieusement rédigé à la main, (ce qui est inhabituel pour une somme de cette importance), parlait de mystérieux investisseurs, l’établissement Trust à Hong-Kong. Les 3,6 millions ne sont jamais arrivés à Limoges.
Ce n’est pas la première fois que le champion de France de basketball imagine de curieux montages financiers passant par la Suisse. En effet, les ennuis financiers du Limoges CSP semblent passer par Genève, et notamment par la société Fincogest SA, qualifiée de «société écran» par la Chambre régionale des comptes du Limousin, en France.
Entre janvier 1992 et octobre 1994, Fincogest SA a notamment adressé six factures au club de Limoges, allant de 63.000 à 210.000 dollars, et portant la mention «Honoraires sur négociation du contrat Maljovik». Du nom de l’ancien entraîneur du Limoges CSP, Bozidar Maljovik.
Or, constate la justice française, «la société Fincogest SA n’est pourtant pas connue des spécialistes comme étant un des intermédiaires habituels pour la négociation des contrats des joueurs».
Axel Wend, l’administrateur de Fincogest SA, ne cherche pas à dissimuler ses relations avec le club de basket de Limoges. « Il existe deux façons de se faire rémunérer, dans son pays, et à l’étranger. Au regard de la justice suisse, souligne-t-il, je n’ai rien fait d’illégal ».
En France, cinq personnes liées au club de basket de Limoges ont été mises en examen, dont Jean-Paul de Peretti, l’ancien président, débarqué tout récemment.
Ian Hamel
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