Le réveil du hockey romand

Fribourg Gottéron contre Lausanne HC: les équipes se sont affrontées le 8 décembre à Fribourg. Keystone Archive

La saison régulière s'est achevée en LNA, elle le sera bientôt en LNB. Qu'elle que soit l'issue des play-off, les Romands peuvent déjà être fiers de leurs parcours.

Certes, il y a Davos, dont l’outrecuidante domination n’était pas prévue. Certes, Lugano pointe comme toujours le bout de son nez. Certes, les ZSC Lions n’ont pas encore abdiqué. Pourtant, les clubs romands peuvent bomber le torse après l’étonnant parcours de leurs fers de lance, Fribourg et Lausanne, et les riches perspectives qui se font sentir du côté de Genève.

«Nous avons besoin de clubs romands qui puissent jouer un rôle en vue», martèle souvent Werner Kohler, le président de la Fédération suisse, suivi en cela par les autres décideurs. Le réveil du hockey francophone s’amorce plus tôt que prévu. Surtout du côté du Lausanne Hockey-Club. Son portier Beat Kindler peut certes laisser parler sa déception et évoquer «la plus amère victoire de sa carrière» pour relater l’ultime sursaut d’orgueil des siens à Kloten, insuffisant pour terminer dans les play-off. L’essentiel n’est pas là.

Peu importe que les Lausannois aient raté d’extrême justesse le wagon des huit meilleurs. Les néo-promus n’étaient pas prix au sérieux en début de saison. Un sombre destin leur était prédit, qui devait les reconduire en droite ligne en LNB. Il n’en fut rien. Semaine après semaine, la troupe de Malley a séduit, puis conquis le hockey suisse, épinglant quasiment toutes les équipes à son palmarès et jouant dans la cour des grands.

Gottéron: efforts récompensés

Troisième des tabelles, Fribourg Gottéron peut arborer un large sourire, lui qui visait, au mieux, «un 5e rang, si toutes les circonstances étaient remplies». Efficaces en attaque, sans respect pour leurs rivaux, les Montandon, Howald, Gaul et Marquis ont tracé la voie.

Les Fribourgeois récoltent les fruits du travail de leur directeur Roland von Mentlen. En deux ans et demi, cet homme controversé est parvenu à relancer la passion à Saint-Léonard. Où l’on parle aujourd’hui du meilleur transfert depuis Bykov et Khomutov, pour évoquer Roland von Mentlen.

Lausanne devra assurer sa survie dans une série de barrages risqués. En cas de maintien, il pourrait alors se voir rejoint par son rival lémanique, Genève-Servette, qui réalise un sans-faute en LNB et qui, grâce à ses structures professionnelles et la manne financière du groupe américain Anschutz, écrase de tout son poids toute concurrence. Une LNA cet automne avec Fribourg, Lausanne et Genève-Servette? Le scénario n’a vraiment plus rien d’utopique…

Jonathan Hirsch