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Les otages du Sahara sur le chemin du retour

Les quatre otages suisses: Marc Hediger (à g.) et Reto Walther; Sibylle Graf (à g.) et Silja Stäheli. Keystone Archive

Les quatorze touristes européens retenus depuis près de six mois dans le désert du Sahara et libérés lundi sont attendus dans la journée de mardi à Bamako.

La cheffe de la diplomatie suisse Micheline Calmy-Rey a exprimé son soulagement sans autre commentaire.

Fin de calvaire pour les 14 ex-otages européens. Ou presque. Mardi, ils ont dû regagner la ville de Gao (nord) par la route afin d’éviter la localité de Tessalit. Car les ravisseurs se trouveraient encore dans cette zone.

Une source administrative à indiqué à l’Agence France Presse (AFP) que les neuf Allemands, quatre Suisses et le Néerlandais, étaient vers 11h00 locales (13h00 en Suisse) à deux heures de route de Gao. De là, ils ont été acheminés à Bamako par un avion militaire allemand avant d’être rapatriés.

Bonne santé

Les ex-otages ont assuré par téléphone qu’ils «allaient bien», rapporte mardi la chaîne de télévision allemande ZDF.

L’envoyé spécial à Bamako de ZDF explique que dans la nuit de lundi à mardi, «il y a eu un premier contact par téléphone satellite entre les otages et le secrétaire d’Etat allemand aux Affaires étrangères Jürgen Chrobog, qui se trouve sur place.

«Les otages vont bien: il n’y a pas de maladie dramatique, la santé est bien meilleure qu’on aurait pu penser, elle est même surprenante, au vu des conditions de vie des otages ces derniers mois déclare le journaliste, citant M. Chrobrog.

L’état de santé des quatorze personnes sera examiné dans la capitale malienne pour vérifier si elles sont en mesure de supporter le transport jusqu’à l’aéroport militaire de Cologne-Wahn, en Allemagne de l’Ouest.

De son côté, l’ambassadeur de Suisse et chef de la cellule de crise à Bamako, Peter Sutter, avait déjà fait savoir que tous les otages libérés étaient en bonne santé.

Un travail d’équipe

L’Allemagne, les Pays-Bas et la Suisse ont travaillé en collaboration au sein d’une équipe mise en place à Bamako. La Suisse a dépêché deux experts de la police judiciaire fédérale au Mali.

Cette libération «est le fruit des excellents talents de négociateur du président malien Amadou Toumani Touré», a déclaré le vice-ministre allemand des Affaires étrangères, Jürgen Chrobog, qui s’est rendu à Bamako.

«Je suis contente et soulagée. C’est une bonne nouvelle. Cela fait six mois que nous vivions dans l’anxiété», a pour sa part déclaré la cheffe de la diplomatie suisse Micheline Calmy-Rey confirmant lundi soir la libération des touristes sur les ondes de la RSR.

Pas de rançon

Pour l’heure, les détails des tractations ne sont pas connus. De nombreuses rumeurs ont circulé, notamment que les ravisseurs réclamaient une rançon de 4,6 millions d’euros par otage.

Les responsables allemands qui ont mené les négociations avec leurs homologues maliens refusent toujours de confirmer ou d’infirmer ces informations.

De son côté, le chef de la diplomatie néerlandaise, Jaap de Hoop Scheffer, a répondu: «Je ne peux pas le confirmer, mais vous savez que la position des Pays-Bas est, et sera toujours, de ne pas verser de rançons lors d’enlèvements.»

Un long calvaire

Contraints par leurs ravisseurs de se déplacer constamment dans le désert saharien, le groupe, composé de 9 Allemands, 4 Suisses et un Néerlandais, a dû supporter des températures tournant autour de 45°C.

Initialement, 32 touristes répartis en petits groupes avaient été enlevés fin février-début mars dans le Sud algérien, région où opèrent aussi de nombreux activistes, bandits et contrebandiers.

Dix-sept otages avaient été libérés en mai dans une opération commando menée par les forces algériennes contre les ravisseurs qui selon les autorités algériennes appartiennent à une cellule du Groupe salafiste de prédication et de combat (GSPC), qui milite pour l’établissement d’un Etat islamique.

Les otages restants avaient ensuite été transférés au Mali. L’une d’entre eux, une touriste allemande de 45 ans, est décédée des suites d’un coup de chaleur.

swissinfo et les agences

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