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Michael von Grünigen, champion du monde de géant

Michael von Grunigen offre sa 1ère médaille d'or à la Suisse. Keystone

Michael von Grünigen offre à la Suisse sa première médaille d'or aux Championnats du monde de Sankt Anton en Autriche. Le Bernois a remporté le slalom géant de ces Mondiaux, avec un temps total de 2'23''80.

Derrière le vainqueur suisse, le Norvégien Kjetil André Aamodt a décroché la médaille d’argent, avec un retard de 35 centièmes. Tandis qu’un surprenant Français, Frédéric Covil, 3ème, à 38 centièmes, brûlait la politesse à «Herminator».

En effet, le grand battu de cette épreuve est l’Autrichien Hermann Maier, 4ème, à 1 centième, seulement, du podium. Décidément, le leader de la Coupe du monde générale n’a pas de chance, chez lui, dans ces Mondiaux. Lui qui est habitué à monter sur la première marche des podiums.

Auteur d’un première manche bonne mais intelligemment prudente, le skieur helvétique Michael von Grünigen a fait étalage de toute sa classe dans la seconde manche, en signant l’indiscutable meilleur temps.

Hormis son dauphin, le vétéran norvégien Kjetil André Aamodt, Michael von Grünigen a démontré, sur le champ de neige autrichien, qu’il était bel et bien le meilleur géantiste du moment. A l’image, précisément, de sa première place au classement de la Coupe du monde de géant.

De surcroît, Michael von Grünigen y a jouté la manière, avec un style des plus fluides et des plus coulés. Dans les deux manches, ses deux skis n’ont jamais décollé de la neige. De même, le Bernois n’a quasiment jamais dérapé exagérément dans les portes. Au contraire des cinq représentants autrichiens qui foncèrent plus vite que ne leur permettait leur technique, à l’image de Christoph Gruber, dérouté.

Aussi secret dans la vie privée que serein en compétition, Michael von Grünigen est le genre de champion d’exception que la Suisse apprécie. Sur ses lattes, il est l’élégance même. Sans doute, détient-il d’ailleurs le plus beau style de ski que le monde ait connu depuis le fameux technicien suédois Ingemar Stenmark.

Alors que les Autrichiens se sont littéralement portés à l’attaque dans ce géant, lui, le petit Suisse a skié. Simplement comme il sait le faire. Sans de banales déclarations avant la course et avec une modeste retenue à l’issue de sa performance.

Fort de son expérience, Michael von Grünigen a su évacuer la pression inhérente à une telle compétition, se faire tout petit, pour jaillir au moment propice. Et tout donner. C’est pourquoi, il est le meilleur technicien de géant au monde.

Emmanuel Manzi

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