Montée de l’extrémisme de droite en Suisse, les avis divergent

Selon le président de la Commission fédérale contre le racisme, Georg Kreis, l´extrême droite gagne du terrain en Suisse. Pour sa part, le procureur de la Confédération Valentin Roschacher considère que le crime organisé est plus dangereux.
L’extrémisme de droite a nettement progressé et il se traduit de plus en plus à travers la diffusion d’arguments racistes, selon l’historien Georg Kreis, invité samedi de la radio alémanique DRS. Le président de la Commission fédérale contre le racisme considère qu’il ne faut désormais plus se contenter de paroles mais qu’il faut passer aux actes. En outre, il est important de s’occuper aussi bien des militants néonazis que de leurs victimes.
Georg Kreis déplore que l’extrémisme de droite soit en partie toléré en Suisse et même indirectement encouragé. «Je pense aussi à l’UDC», a-t-il souligné. Ce parti attise la haine contre les étrangers tout en refusant de se déclarer hostile à ces derniers. Le président de la commission demande que l’on aide ceux qui veulent sortir des cercles néonazis, à l’image de ce qui se fait avec succès en Norvège, en créant une sorte de service de conseils dans l’ensemble de la Suisse.
De son côté, le procureur général de la Confédération, Valentin Roschacher, considère que le crime organisé est la menace numéro un à laquelle la Suisse doit faire face. Le crime organisé reste la plupart du temps invisible et se trouve de ce fait plus dangereux que l’extrémisme de droite, a-t-il expliqué dans un entretien publié samedi dans le quotidien bernois Der Bund.
Le procureur général a également souligné que la criminalité économique est intelligente et fait appel à des spécialistes alors qu’au contraire, les extrémistes de droite sont «bêtement criminels», leur milieu est également l’expression de la bêtise et compte beaucoup de suiveurs immatures et brailleurs.
Par ailleurs, dans une interview parue dans la Berner Zeitung, le chef de la section défense contre le terrorisme et les extrémismes violents à l’Office fédéral de la police (OFP), Hans-Rudolf Knaus, observe qu’il ne faut pas exclure l’émergence prochaine de groupes terroristes d’extrême droite marginaux. «Nous sommes très clairement dans une phase où il faut tenir compte de la préparation d’extrémistes de droite à des actions violentes», a-t-il relevé.
La semaine dernière, le Ministère public de la Confédération avait annoncé la saisie de 20 engins explosifs artisanaux dans le cadre d’une enquête menée contre deux dirigeants d’une organisation skinhead d’extrême-droite bernoise baptisée Nationale Offensive. Des matraques, des fusils et du matériel de propagande raciste avaient également été saisis à leur domicile.
swissinfo avec les agences

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