Nage helvétique trop lente à l’Euro berlinois

Les nageuses et nageurs suisses ont signé un bilan plutôt mitigé aux championnats d'Europe de natation à Berlin. A l'image d'Yves Platel.
Dimanche, Yves Platel a pris la septième place du 400 m quatre nages en 4’22 »98. Il a échoué à plus de deux secondes de son propre record national.
S’il l’avait égalé, le capitaine de l’équipe de Suisse aurait terminé quatrième. Le Vaudois s’avouait extrêmement déçu.
«J’attendais une meilleure place et un meilleur temps. Franchement, j’ai eu peur». Parti très vite en séries (5e en 4’22 »04), le Vaudois avait éprouvé mille difficultés à terminer.
En finale, «j’ai voulu partir moins vite pour finir mieux, avec un meilleur temps. C’était une erreur ».
Pourtant, son entraîneur Christophe Pellandini lui avait dit de nager comme lors des qualifications. «C’est l’expérience qui rentre», admettait Yves Platel.
«Un 400 mètres est difficile à gérer. Lorsque l’on est affûté, on ne sait pas si l’on va vraiment vite, car les sensations sont nouvelles».
«Je crois que l’on fait trop de compétitions. Je ne vais plus nager en petit bassin. C’est une perte de temps. Je vais me concentrer sur le bassin de 50 mètres», annonçait Yves Platel.
Raisons de la déconvenue
Ainsi, deux ans après avoir réussi le doublé sur 800 mètres libre – Flavia Rigamonti devant Chantal Strasser – et la médaille de bronze sur 50 m brasse avec Remo Lütolf à Helsinki, l’équipe de Suisse de natation n’a pas réitéré de telles perforamnces lors des Championnats d’Europe à Berlin.
A qui la faute? D’abord à des Européens d’un tout autre niveau. Mais pas seulement…
Moins d’un tiers des dix-neuf sélectionnés suisses ont amélioré leur meilleur «chrono». C’est nettement insuffisant pour figurer en haut des classements.
«Nous avons manqué l’un de nos objectifs: que 50% de nos nageurs et nageuses battent leur meilleur temps», admet Pierre-André Weber, chef du sport de compétition à Swiss Swimming.
Neuf records nationaux
N’empêche, neuf records nationaux ont été établis, permettant d’accéder à sept demi-finales et à six finales, dont trois individuelles avec Karel Novy, Flavia Rigamonti et Yves Platel.
«La Suisse reste sur sa valeur. Le dernier Championnat d’Europe où nous avons fait mieux était Strasbourg, en 1987».
Cela dit, «je suis content de l’intégration des jeunes. Marjorie Sagne a battu ses meilleurs temps. Flori Lang et Hanna Miluska ont réussi des «chronos» de finalistes», se réjouit l’ancien nageur.
Stagnation des meilleurs
C’est du côté des «routiniers» que l’on attendait davantage. Notamment de Flavia Rigamonti, septième sur 800 m libre. La Tessinoise ne s’est pas qualifiée pour la finale du 400 mètres. Tout comme Remo Lütolf a échoué en demi-finale du 50 m brasse.
«Les huit meilleurs stagnent. C’est la génération de 1996. Elle n’avait fait que progresser jusqu’à maintenant. Elle peut se trouver en phase de consolidation», espère Pierre-André Weber.
Le 4 x 200 pour les JO?
La bonne surprise de la semaine est à mettre sur le compte du relais 4 X 200 m libre dames (4e), source d’espoir pour les Jeux olympiques d’Athènes 2004.
«Pour améliorer l’entraînement, nous allons nous rendre régulièrement dans un bassin à Hambourg. Le nageur y fait du sur place, à contre-courant. On peut régler la vitesse afin d’étudier la technique, la vitesse, l’énergie et l’endurance», explique Pierre-André Weber. Cela sera certainement un plus à l’heure où le mental devient déterminant.
swissinfo avec les agences

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