Recherche: la Suisse et l’Union européenne gèrent le provisoire
Philippe Busquin, commissaire européen en charge de la recherche, est en Suisse vendredi. Il doit notamment rencontrer la conseillère fédérale Ruth Dreifuss. Au menu, les relations, inégales, entre chercheurs suisses et européens dans l'attente de la ratification tardive de l'accord bilatéral.
Comme dans d’autres domaines d’interaction entre la Suisse et l’Union européenne, la recherche, c’est du provisoire qui dure. La Suisse attend avec impatience une amélioration de son statut de pays tiers. Pour l’heure, elle participe aux programmes européens de recherche au rythme «projet par projet» et sans pouvoir participer à la coordination, sauf exceptions.
L’accord bilatéral sur la recherche donnera davantage de poids à la recherche suisse dans les programmes européens. Un poids qui passera par une participation financière importante.
La Suisse financera la recherche européenne à raison de 3,3% du budget global, ce qui devait représenter quelque 210 millions de francs suisses pour 2001. Devait… car les accords bilatéraux sont encore loin d’être en vigueur.
En attendant, les chercheurs suisses ne sont toujours pas sur un pied d’égalité avec leurs homologues de l’Union ou même de l’Espace économique européen: l’Islande, la Norvège et le Liechtenstein, eux, ont accès aux enceintes où les programmes sont définis.
En juin dernier, un certain optimisme règnait lors de la visite à Bruxelles du secrétaire d’Etat Charles Kleiber. Il apparaissait alors que les dispositions sur le financement pourraient s’appliquer dès le 1er janvier 2002.
Aujourd’hui, alors que s’élabore le 6e programme-cadre de recherche pour les années 2003-2006, rien n’est moins sûr. Les conséquences de ce retard seront certainement évoquées à Berne, où Philippe Busquin rencontrera Ruth Dreifuss et Charles Kleiber.
Comme tout Belge qui se respecte, Philippe Busquin prend garde de ménager les susceptibilités linguistiques. Il visitera les deux Ecoles polytechniques fédérales, le matin celle de Zurich, l’après-midi celle de Lausanne.
Thierry Zweifel, Bruxelles
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