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Vives inquiétudes à Genève

Les mesures de sécurité pour le sommet du G8 ont été annoncées au lendemain de la démission de Christian Coquoz, chef de la police genevoise.

Une bavure policière après une manifestation anti-OMC en est la cause. La confiance semble rompue.

Le départ de Christian Coquoz est intervenu dimanche suite à la vive polémique suscitée par l’emploi de balles colorantes par la police genevoise contre des manifestants anti-OMC.

Un de ces projectiles avait blessé à la tempe une syndicaliste fribourgeoise, il y a une semaine à la gare de Cornavin, alors qu’elle rentrait d’une manifestation anti-OMC.

Appréhension de la police

Pas de quoi, pourtant, affoler les gendarmes genevois. «Nous avons un Monsieur G8 en la personne de Raphaël Rebord», rappelle Jean-Marc Widmer, président de l’Union du personnel de corps de police.

Une petite appréhension est néanmoins perceptible au sein de la police. «On ne sait pas trop à quoi s’en tenir avec les manifestations anti-G8», fait savoir Laurent Canel, du syndicat de la Police judiciaire.

Les batailles de rues qui se sont produites en marge d’une réunion de l’OMC en 1998 sont encore dans toutes les mémoires et aucun policier, ni d’ailleurs aucun Genevois, ne souhaite les revivre.

On ne peut toutefois attendre une politique en douceur de part de la patronne du Département de justice et police.

Adepte de la manière forte, Micheline Spoerri assumera d’ailleurs la présidence du Comité de direction de la police jusqu’à ce qu’un successeur soit trouvé à Christian Coquoz. Très probablement après le sommet du G8.

Inquiétude des altermondialistes

La bavure du 29 mars semble d’ailleurs confirmer que la tendance est à la plus grande fermeté du côté des forces de l’ordre. Et, pourtant, les manifestants et la police avaient passé des accords.

«On sait que moins il y a de policiers, mieux ça se passe. C’est ce que nous avions demandé lors de cette manifestation. Mais la police n’a pas respecté nos accords.»

Juan Tortosa, coordinateur du Forum social lémanique estime que la confiance a été rompue. Du moins tant que des responsabilités claires n’auront pas été établies dans cette affaire.

Ce qui laisse présager d’autres tensions et une méfiance mutuelle d’ici au 1er juin.

«Mais s’ils instaurent une politique vraiment répressive, conclut-il, ils vont provoquer des incidents. Nous ne pourrons pas faire face à d’éventuels débordements et eux non plus.»

swissinfo, Anne Rubin

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