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Les Suisses ont de moins en moins peur des juges étrangers

Robe of a judge in a wardrobe
Who's afraid of 'foreign judges'? The rightwing 'Swiss law first'-initiative has not been able to attract more support over the past few weeks. Anthony Anex / Keystone

Le peuple ne veut pas de l’initiative de l’UDC dite «pour l’autodétermination», il se tâte encore sur le sort des cornes des vaches et il laisserait des détectives surveiller certains bénéficiaires des assurances sociales. Tel est le verdict du deuxième sondage SSR/gfs.bern pour le 25 novembre.

Le camp du non gagne 6 points pour arriver à 61%, celui du oui en perd 2 (37%) et il ne reste que 2% d’indécis. Même si rien n’est acquis d’avance, il semble bien que l’UDC (droite conservatrice) doive mordre la poussière le 25 novembre, sur ce qui est pourtant un de ses thèmes fétiches: la souveraineté de la Suisse.

Instantané

Comme le précise l’Institut gfs.bern, ce deuxième sondage – comme tous les autres – n’est pas une projection, mais «un instantané» des positions actuelles des citoyens. Cependant, la comparaison avec le premier sondage «permet de dégager des tendances. Il en découle une prévision incluant des hypothèses quant à l’évolution de la formation de l’opinion».

 En fait, les chantres de l’initiative pour l’autodéterminationLien externe, dite aussi «contre les juges étrangers», qui veut inscrire dans la Constitution la primauté du droit suisse sur le droit international, prêchent surtout aux convertis. 87% de l’électorat UDC qui se déclare certain d’aller voter le 25 novembre est absolument ou plutôt pour cette initiative. A gauche, ils ne sont que 9% à la soutenir, 16% chez les démocrates-chrétiens (PDC, centre), 23% chez les libéraux-radicaux (PLR droite) et 31% chez celles et ceux qui se disent sans parti.

En principe donc, conclut gfs.bern, «au vu des résultats et des tendances observés et dans des conditions stables, le rejet de l’initiative pour l’autodétermination le 25 novembre 2018 s’avère le scénario le plus probable».

 

Contenu externe

 

L’inconnue des cornes des vaches

Le sort de l’initiative pour les vaches à cornesLien externe, qui veut aider financièrement les éleveurs qui renoncent à écorner leurs bêtes, paraît moins certain. Le deuxième sondage donne 49% de citoyens certainement ou plutôt pour, en recul de deux points par rapport au premier. Mais le camp du non a lui gagné 10 points, à 46%.

Sachant que les initiatives populaires perdent presque toujours du terrain au fur et à mesure que la campagne avance, gfs.bern parle d’un refus «probable». Ici, pas de clivage gauche-droite, les partisans de l’initiative se recrutent aussi bien chez les Verts et les socialistes qu’à l’UDC, alors que le non vient plutôt des sympathisants PLR et PDC. Si clivage il y a, il serait plutôt linguistique: la moitié des Alémaniques est pour les vaches à cornes, contre 44% des Romands et 61% des italophones.

Oui à la surveillance

Quant au troisième objet de ces votations, la base légale pour la surveillance des assurésLien externe, soit l’autorisation de recourir à des détectives en cas de soupçons de fraude aux assurances sociales, les jeux semblent faits: 59% des sondés voteraient certainement ou plutôt oui (+2%), contre 38% qui diraient non (-1%).

Sans surprise, le plus fort rejet de ces mesures vient des sympathisants de gauche, qui y voient une atteinte à la sphère privée, alors que le soutien est fort au centre et à droite, avec un pic à 84% chez les électeurs de l’UDC. 

Le sondage

Cette seconde enquête «SSR Trend» sur les votations du 25 novembre 2018 a été réalisée par l’Institut de recherche gfs.bern entre le 31 octobre et le 7 novembre. L’enquête a été menée par téléphone et en ligne auprès de 3683 titulaires du droit de vote sélectionnés de manière représentative.

La fourchette d’incertitude statistique est comprise entre +/-2,7 points de pourcentage.

Les Suisses de l’étranger ne peuvent pas être sondés, leurs adresses n’étant pas communiquées par les consulats pour des raisons liées à la protection des données.

 

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