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Une campagne à bien plus de 20 millions

Les télévisions suisses SRF et RTS ont demandé aux partis combien ils investissent en vue des élections du 18 octobre. Plus de 20 millions de francs ont été déclarés, alors que près d'un quart des sections cantonales, surtout à droite, refusent de répondre.

Flyers, affiches, publicités et tous-ménages fleurissent à quelques semaines des élections fédérales. Combien d’argent est investi dans la campagne? Comment est-elle financée entre les candidats, les sections cantonales et les partis nationaux? D’après une enquête de la RTS, plus de 20 millions de francs sont injectés dans la campagne. Les partis nationaux mettent environ 7,6 millions et les sections cantonales 13,4 millions. Ces chiffres ne prennent en compte que les formations qui ont accepté de déclarer leurs budgets.

Près de 68% des 193 sections cantonales interrogées ont, au moins partiellement, rempli notre questionnaire. 23% ont refusé de donner des chiffres et 9% n’ont pas répondu, malgré plusieurs relances. Il n’existe toutefois aucun moyen de vérifier si leurs déclarations sont exactes. 

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La gauche annonce la couleur

Au PS, 23 des 25 sections cantonales ont répondu à notre questionnaire, ce qui en fait le parti le plus transparent et permet d’estimer ses ressources globales pour la campagne. Outre les 1,4 million du PS Suisse, quelque 4 millions de francs ont été annoncés par ses sections. Les ressources déclarées du parti, dans leur ensemble, avoisinent donc les 5,5 millions.

Egalement transparents, les Verts (17 sections sur 20) ont annoncé 1,7 million dans les cantons et 220’000 francs au niveau national, soit un total déclaré d’un peu moins de 2 millions.

A droite, la transparence des sections varie d’un canton à l’autre. Le PLR est la formation la moins transparente de notre enquête puisque seules 9 des 25 sections ont dévoilé leurs budgets. Il n’est donc pas possible d’estimer les moyens financiers globaux des libéraux-radicaux. La même situation se répète avec l’UDC, dont 13 des 26 sections ont révélé leurs budgets, et avec le PDC: sur les 24 sections qui présentent des candidats, 13 ont joué la transparence.

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Tout le monde ne veut pas la transparence du financement

Ce contenu a été publié sur Faut-il une loi fédérale sur la transparence du financement des partis? C’est ce que demande la gauche et ce que recommande le Groupe d’Etats contre la corruption (GRECOLien externe), une instance du Conseil de l’Europe, depuis plusieurs années. En l’absence de législation, les partis sont libres de communiquer ou non leurs budgets et leurs sources…

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Les Romands plus transparents

Outre le clivage gauche-droite, les réponses des sections révèlent un «röstigraben» sur la transparence. Alors que près de 30% des sections alémaniques ont refusé de dévoiler leur budget, seuls quelques partis romands, ont refusé de répondre, soit 6%. Il s’agit de l’UDC genevoise, du PLR jurassien et valaisan ainsi que des Vert’libéraux vaudois.

Ces derniers ont indiqué qu’ils publieraient leurs comptes après les élections. L’UDC genevoise renvoie pour sa part à la loi cantonale en la matière et écrit que «toutes les informations utiles sont consultables (ndlr: selon la loi, les comptes 2015 seront consultables à partir du 30 juin 2016)». Quant au PLR, sa section jurassienne a déclaré qu’elle «préférait débattre des idées et des thèmes de campagne plutôt que des moyens à disposition de notre parti».

Zurich, Genève et Berne les plus riches

Les budgets déclarés les plus importants se trouvent à Genève, où le total annoncé atteint 1,67 million de francs, juste devant Berne (1,64 million). En réalité, les partis zurichois sont certainement ceux qui investissent le plus dans la campagne. Un peu plus de 1,5 million a été déclaré dans ce canton, où les sections de l’UDC, du PLR et du PDC ont refusé d’indiquer les sommes investies dans la campagne. A lui seul, le PS zurichois déclare 600’000 francs.

En Suisse romande, le total des budgets déclarés se monte à 1,14 million dans le canton de Vaud. Suivent Fribourg (770’000), le Valais (580’000) – où il manque plusieurs sections, notamment hauts-valaisannes, et où traditionnellement une importante part de la campagne est financée par les candidats -, Neuchâtel (560’000) et le Jura (340’000).

Plus vite dit que fait

Outre les partis nationaux et cantonaux, le dernier étage de la campagne est financé par les candidats. Jusqu’ici, un peu plus de 300 prétentants au National ont déclaré un total de 2,3 millions de francs, d’après les données recueillies par smartvote. Il ne s’agit toutefois que d’environ 10% des candidats inscrits sur cette plateforme.

Même situation pour les candidats aux Etats, qui ne sont que 11% à avoir dévoilé leurs budgets et leurs sources de financement. Ils ont annoncé au total 426’000 francs.

D’après le questionnaire de smartvote, une majorité se dégage pourtant en faveur de la transparence du financement des partis et des campagnes. Environ 66% des candidats au National et 58% des prétendants aux Etats se disent pour ou plutôt pour une loi sur la transparence du financement des partis et des campagnes.

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