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Xtreme de Verbier: Les raisons du succès

Ce n'est pas pour rien que la compétition se nomme Xtreme... Keystone

La 12e édition de l'Xtreme de Verbier s'est déroulée le 25 mars. Deux Français, une Suédoise et une Suissesse l'ont remportée dans leurs catégories respectives.

Plébiscitée par le public, les athlètes et les médias, la grand-messe du freeride, du ski hors-piste, est aujourd’hui mondialement reconnue. Reportage in situ pour comprendre les raisons d’un tel engouement.

Mais qu’est-ce qui fait skier les riders du O’Neill Xtreme by Powerade? La célèbre manifestation saute les falaises de la face nord du Bec des Rosses (3222 mètres) depuis 12 éditions.

Le dimanche 25 mars, devant les milliers de spectateurs installés au col des Gentianes (3000 mètres), elle a consacré deux skieurs, Olivier Meynet (FRA) et Marja Persson (SUE) et deux snowboardeurs, le triple champion du monde de boardercross Xavier de le Rue (FRA) et la quadruple vainqueur Ruth Leisibach (SUI).

Référence mondiale

Résolument nouvelle en 1996, la grand-messe du freeride, de ski hors-piste, est désormais devenue la référence mondiale de cette jeune discipline. swissinfo a fait le tour de ses principaux acteurs pour comprendre les raisons de ce succès mondial.

A commencer par le jeune vainqueur des skieurs. Encore debout sur son podium de neige, Olivier Meynet a le langage de ses 25 ans: «C’est vraiment super cool, une bonne vibe! L’Xtreme est la plus grosse manif du circuit freeride.»

Cette victoire va désormais figurer en première place dans son curriculum vitae et lui ouvrir les portes de nombreux partenaires. Pour cette sixième participation, Xavier de le Rue fête sa première victoire. Il reconnaît volontiers que «la médiatisation de l’Xtreme est la meilleure» dans le domaine du freeride.

Conçu depuis le départ comme un gigantesque show, avec son cortège d’hélicoptères, ses cameramen encordés dans la montagne, ses écrans géants et ses commentateurs, l’événement de fin de saison ne laisse rien au hasard.

«Le secret de l’Xtreme s’appelle Nicolas Hale-Woods», argumente Loris Falquet. Le jeune compétiteur vaudois produit des films de ski avec son frère.

L’aspect humain

Il est une des gloires montantes du freeride helvète et a interviewé l’organisateur de la manifestation dans le cadre d’un diplôme de fin d’études. «Nicolas Hale-Woods a monté une organisation en béton. Il sait très bien communiquer aux médias, depuis le départ.»

Modeste, ce dernier renvoie la balle. «C’est surtout grâce aux riders que ça marche. En douze éditions, la compétition est toujours restée secondaire dans les esprits. Le soir, nous nous retrouvons tous, en bas, une bière à la main. Ce type d’ambiance est, pour moi, une des raisons première de mon investissement dans cet événement. Si je n’organisais pas l’Xtreme chaque année, il manquerait probablement quelque chose à ma vie.»

Romain Glassey, journaliste à la Télévision Suisse Romande, abonde dans ce sens: «Même si, aujourd’hui, l’Xtreme est devenu une énorme machine, les organisateurs ont toujours su préserver l’aspect humain.» Et Bernhard Ritzer, le représentant du sponsor principal O’Neill de chanter la même chanson: «Les relations, ici, sont plus amicales que professionnelles. Il s’agit d’une véritable famille…»

La bière à la main

Le soir venu, en effet, cette sympathique fraterie s’est donné rendez-vous dans un bar de la station. La bière à la main, le suisse Cyril Néri, double vainqueur en snowboard, se remémore sa ligne et les deux «backflips» qui lui ont permis l’accès à la troisième place de l’édition 2007. «L’Xtreme dispose d’une arène naturelle parfaite. Avec le col des Gentianes qui fait gradin en face du Bec des Rosses.»

«La face est énorme», martelle le Français Enak Gavaggio. Bénéficiaire d’une «wild ward», ce spécialiste du ski cross en est à sa première participation: «Aujourd’hui, l’Xtreme est devenu un mythe. Chose rare dans ce type de manifestation, le public suisse se déplace en masse pour y assister. Je suis super content d’être là. Je le raconterai à mes petits enfants, c’est sûr !»

Dans un coin du pub, Stéphane fait partie de la foule des anonymes. Snowboardeur freeride à ses heures, le jeune informaticien n’a d’yeux que pour ces héros dont il suit les aventures par vidéos et magazines spécialisés interposés. «Incroyable! Ces gars et ces filles sont les meilleurs mondiaux de la discipline. Ils restent complètement abordables. Ce soir, je trinque et je discute avec eux comme si de rien n’était.»

La proximité, une raison universelle de succès, est aussi un des piliers de l’Xtreme.

swissinfo Pierre-Antoine Preti/30 Degrés magazine, Verbier

C’était cette année la 12e édition de l’Xtreme de Verbier. Elle a eu lieu le 25 mars.

Outre le snowboard, la compétition intègre également le ski depuis 2003.

Les temps des sportifs ne sont pas pris en compte. Ils sont notés sur leur style, en fonction de trois critères: le choix de la ligne, le contrôle et la fluidité.

La compétition de veut aussi un modèle pour les jeunes en matière de sécurité. Les participants sont obligés de porter un casque intégral, un harnais, une protection dorsale ainsi que tout l’équipement nécessaire pour détecter our être détecté en cas d’avalanche.

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