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Zurich a vibré aux rythmes de la techno

Entre 600'000 et 900'000 "ravers" étaient attendus à Zurich. Keystone

La ville alémanique accueillait ce week-end sa 16e Street Parade, plus grand «dancefloor» techno d'Europe. Quelque 800'000 participants ont défilé en dansant à travers la ville.

La manifestation a commencé par un cortège regroupant 23 chars pour se poursuivre de manière éclatée dans l’agglomération.

Marek Krynski, fondateur de la manifestation, a ouvert le cortège regroupant plusieurs centaines de milliers de participants en début d’après-midi samedi. Une Street Parade placée cette année sous le signe du «respect».

La fête est partie du Zürichhorn pour, in fine, gagner le quartier d’Enge, de l’autre côté du lac. Un parcours de 2,4 kilomètres ponctué de quatre scènes dans la rade de Zurich sur lequel les amateurs de musique techno et house s’en sont donnés à coeur joie.

Les danseurs, habillés pour certains de tenues légères malgré les températures assez fraîches, se sont trémoussés sur les rythmes des basses dépassant les cent décibels.

Avec ses 23 chars appelés «Love Mobile» (37 en 2006), le cortège s’est arrêté vers 22 heures. Après la tombée de nuit, un grand spectacle laser a eu lieu devant l’opéra.

Tout le week-end

Outre la Street Parade, une centaine de «parties» et de «raves» avaient aussi lieu durant tout le week-end dans la cité des bords de la Limmat et son agglomération.

Quelque 200 DJs ont animé la ville transformée en «dancefloor» géant. Parmi les stars, on relevait la présence de l’Allemand Paul van Dyk, numéro un mondial en la matière.

L’Association Street Parade avait conseillé aux participants de se rendre à Zurich en transports publics. Les Chemins de fer fédéraux ont mobilisé 110 trains spéciaux (90’000 places) et le réseau zurichois a fonctionné toute la nuit.

Sur place, police, pompiers et urgentistes (200 infirmières, samaritains et médecins) étaient à pied d’oeuvre, tirant profit de cette Street Parade pour préparer l’Euro 2008 de football, qui se tiendra l’an prochain en Suisse et en Autriche.

Appel au «respect»

Pas avares de précautions, les organisateurs avaient appelé les participants et le public à se comporter correctement et à ne pas souiller l’environnement. La police zurichoise a cependant dû déplorer la mort d’un jeune homme, tué à coups de poignard.

Comme d’autres entités de prévention, l’Institut suisse de prévention contre l’alcoolisme et les toxicomanie ont aussi été de la partie avec une ligne téléphonique gratuite d’information (0800 620 620).

Dans la gare centrale de la ville, les «ravers» avaient la possibilité de faire analyser les pilules en circulation. Les organisateurs ont mis l’accent cette année sur l’alcool chez les plus jeunes – phénomène qui, selon eux, devient toujours plus préoccupants.

Doté d’un budget d’un million de francs, la manifestation repose sur les épaules de 3000 bénévoles. Les organisateurs attendaient entre 600’000 et 900’000 participants. Et comme l’an passé, cette édition a accueilli quelque 800’000 personnes.

swissinfo et les agences

La Street Parade de Zurich a été créée en 1992 par l’étudiant Marek Krynski, inspiré par les comptes rendus TV de la Loveparade berlinoise.

Quelque 2000 personnes ont participé à la première édition, organisée sur l’opulente Bahnhofstrasse, au grand dam de nombreux Zurichois.

L’édition 2007 est placée sous le signe du «Respect» – pas seulement envers la nature et les humains, mais aussi envers soi-même. Une invitation à fêter sans gueule de bois, beuveries et autres trips aux champignons.

La Street parade est organisée par le secteur privé et les organisateurs devraient en toute logique dimensionner leur manifestation au budget à leur disposition, fondé sur la contribution de sponsors privés.

Avec la défection de Philip Morris, ce budget est passé de 1,2 à un million de francs. Mais les organisateurs se trouvent face à la difficulté très concrète de réduire la taille d’une manifestation fondée sur la masse des participants.

Plutôt que de passer à quelque 100’000 participants, ces derniers se sont adressés aux autorités de la ville de Zurich pour obtenir une détaxe et la couverture des frais de nettoyage jusqu’à hauteur d’un quart de million de francs.

Pour l’heure, le conseil municipal ne veut pas en entendre parler. Les organisateurs réitéreront leur demande après l’édition de cette année. En clair, le doute plane sur l’avenir de la manifestation. En 2006, la Street Parade aurait rapporté 150 millions de francs à la cité alémanique.

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