Des perspectives suisses en 10 langues

Zurich souhaite que Suisses et étrangers soient bons voisins

Une difficulté supplémentaire pour les étrangers à Zurich, les langues: l'allemand et le dialecte. picswiss.ch

Dans le cadre de sa politique d´intégration, la ville de Zurich s´apprête à lancer un projet qui vise à pacifier les relations de voisinage entre locataires suisses et étrangers. Un projet pilote qui concerne les quartiers à forte population immigrée.

Zurich a mal à certains de ses quartiers. Responsable du Bureau pour le développement urbain de la mairie, Brigit Wehrli-Schindler parle même de «ségrégation sociale et ethnique».

Concentration d’immigrés, difficultés linguistiques, tensions avec les voisins, tensions aussi entre anciens et nouveaux habitants. Voilà le constat des autorités de la ville.

Un constat que Zurich, avec ses 29 pour cent d’étrangers, partage sans doute avec d’autres villes. Un handicap supplémentaire, peut-être, par rapport à Lausanne ou Genève: celui de la langue ou plutôt des langues – puisqu’à l’allemand il faut ajouter le dialecte – pour une population immigrée dont le groupe le plus important est composé de ressortissants de l’ex-Yougoslavie (un quart des étrangers de la ville).

D’où l’idée du projet «Wohnkultur», qui vise à améliorer la cohabitation entre voisins suisses et étrangers, dans ces quartiers relativement défavorisés où se concentrent les immigrés, jusqu’à constituer parfois plus 40 pour cent de la population.

Pour mieux cerner le problème, la ville a chargé un sociologue de tenter d’évaluer l’émergence des attitudes xénophobes dans quelques quartiers de Zurich. Une étude qui met en évidence le lien entre ces comportements et une série de facteurs comme l’attractivité et la proportion d’étrangers dans le quartier, le niveau socio-économique, l’âge et l’intensité des contacts entre Suisses et étrangers.

«Wohnkultur» – qui sera mis en œuvre par une association déjà active dans le domaine du logement social – offrira avant tout des conseils. A destination des nouveaux arrivants, afin qu’ils apprennent à bien connaître les règles qui leur permettront de s’intégrer. A destination aussi du milieu immobilier.

Ainsi, concierges et gérants d’immeubles, par exemple, pourront améliorer leur capacité à gérer des situations difficiles. «Wohnkultur» permettra enfin à tout locataire de recourir à un médiateur, pour désamorcer ou régler un conflit de voisinage.

Le projet a donc des ambitions limitées. Mais il fait partie d’un effort plus vaste d’intégration des étrangers. Un effort dont la ville de Zurich ne cache pas la dimension politique.

Le maire, Josef Estermann, a rappelé mardi, en citant Daniel Cohn-Bendit, qu’une société multiculturelle sera toujours une société de conflits. «Notre but, c’est améliorer le climat, ajoute Brigit Wehrli-Schindler. Il existe ici des tendances xénophobes. Et nous menons une lutte contre ces tendances».

Pierre Gobet, Zurich



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