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des conteneurs qui racontent leur voyage

Selon IBM, seul un conteneur sur 50 transportés dans le monde subit un contrôle de sécurité. Keystone

Des chercheurs du laboratoire IMB de Zurich travaillent sur un système de suivi en temps réel de conteneurs d'expédition, qui devrait en améliorer la sécurité.

Appelé Trec, (sigle anglais pour «appareil de contrôle résistant aux manipulations»), ce système pourrait permettre de mettre au point tout un programme de surveillance à distance.

Les «Secure Trade Lanes» (voies de transport sécurisées) d’IBM permettent aux expéditeurs de marchandises de suivre leurs cargaisons minute par minute, durant tout un voyage. Un réel avantage en termes de sécurité. L’industrie de la logistique est en effet trop fragmentée pour assurer elle-même ce type de service.

Plus de 80% des échanges mondiaux se font par voie de mer, mais seul un conteneur sur 50 est contrôlé. C’est pour combler ces lacunes que des chercheurs du laboratoire de Rüschlikon, dans la région zurichoise, planchent sur ce nouveau système de suivi.

«A Zurich, nous avons développé le Secure Trade Lane, explique le chef du programme Stefan Reidy. Au

départ, la priorité était la sécurité, mais de nouvelles perspectives se sont ouvertes avec des clients qui cherchent à améliorer le contrôle des cargaisons tout au long de la chaîne.»

A la fois solide et fiable

Après avoir défini le concept, qui va de la surveillance de la cargaison à la mise à disposition des informations aux utilisateurs à n’importe quel endroit, les chercheurs se sont concentrés sur l’élément central: l’appareil de contrôle.

Trec est fabriqué à partir d’éléments que l’on trouve sur le marché. Mais encore fallait-il le rendre résistant aux éléments et aux manipulations brutales. Il doit

pouvoir enregistrer ce qui arrive au conteneur, comme l’ouverture de la porte, les changements d’environnement ou de place.

«Le cœur de l’appareil de contrôle est une carte à puce, explique Stefan Reidy. Le grand problème était de parvenir à combiner tous les éléments et d’être sûr qu’ils puissent fonctionner à faible puissance pendant trois ans.»

Innovation sur demande

Il peut paraître surprenant que le centre de recherche européen d’IBM travaille sur ce genre de système. Le laboratoire de zurichois est plus connu pour les hauts faits de ses scientifiques dans les années 1980, qui leur ont valu le Prix Nobel de physique deux années de suite.

Mais ce projet-là fait partie de ce que le groupe nomme «services d’innovation sur demande». Les scientifiques d’IBM produisaient en effet jusqu’à 3500 brevets par an, mais sans toujours répondre à la demande de la clientèle. Et c’est pour mieux y répondre justement que l’entreprise fait désormais collaborer chercheurs et spécialistes du marketing.

Trec est surtout destiné aux professionnels de la logistique. «Les conteneurs étant indépendants des compagnies qui les transportent, il est plus logique de travailler avec des gens qui organisent toute la chaîne du début à la fin», explique Stefan Reidy.

Aujourd’hui, les entreprises de logistique et les expéditeurs

subissent une pression croissante de la part des gouvernements qui veulent des transports plus sûrs et plus fiables.

«Les entreprises savent qu’elles doivent faire quelque chose, ajoute Stefan Reidy. Elles sont prêtes à répondre à ces exigences mais veulent des solutions raisonnables.»

Qui sera le premier ?

Le grand souci d’IBM est de voir les gouvernements imposer des technologies qui ne seraient pas forcément les siennes. Son rival General Electric a commencé à tester son propre système et d’autres ont fait des essais en utilisant des plaquettes d’identification par fréquence radio pour surveiller les conteneurs.

Mais Stefan Reidy estime que cette technologie a des inconvénients, notamment du fait qu’elle n’est pas standardisée. «Vous auriez une étiquette différente pour chaque système, ce qui signifie que vous auriez besoin d’une infrastructure spéciale à chaque point de surveillance.»

Et puis, il y a le problème du prix. IBM refuse de révéler le coût de son système, encore à un stade expérimental. Le groupe demande à ses clients potentiels de considérer d’abord les gains réalisables.

Pour Stefan Reidy, les économies potentielles sur les seuls frais de logistique pourraient atteindre 2 à

3%. D’autres économies pourraient être faites sur les frais de stockage et d’inventaire. Les compagnies d’assurance pourraient aussi utiliser ce système pour estimer avec plus d’efficacité les montants des pertes ou des vols.

Il s’agit maintenant de convaincre les entreprises de logistique – elles représentent à elles seules 40% des transports mondiaux – de faire le saut. Mais Stefan Reidy est optimiste. «Si nous arrivons à signer un contrat avec les plus grandes, les autres suivront.»

swissinfo, Scott Capper (Traduction de l’anglais: Isabelle Eichenberger)

Des chercheurs d’IBM Zurich ont reçu le Nobel de physique en 1986 et en 1987.

Gerd Binnig et Heinrich Rohrer ont partagé le Prix 1986 pour l’invention du microscope à effet tunnel.

J. Georg Bednorz et K. Alex Müller ont été récompensés l’année suivante pour leur découverte de la supraconductivité de matériaux céramiques.

IBM a un laboratoire de recherche en Suisse depuis 1956. Depuis 1962, il est situé à Rüschlikon, dans la banlieue de Zurich.
Le laboratoire emploie environ 300 personnes, y compris des scientifiques invités, de plus de 20 nationalités.
Hormis la coopération avec les autres laboratoires d’IBM dans le monde, le centre collabore également à des projets de diverses universités européennes ainsi qu’à des programmes de recherche publics et privés.

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