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Les expatriés un peu plus verts et à gauche

De jeunes Suisses de l'étranger en visite au Palais fédéral. Keystone

Lors d’élections ou de votations, les expatriés sont un peu plus libéraux et ont davantage de sympathie pour la gauche et les Verts que leurs compatriotes restés au pays. C’est ce qui ressort de deux études consacrées au comportement politique des Suisses de l’étranger.

«L’expatrié type est plus ouvert d’un point de vue politique, plus favorable aux réformes et par conséquent moins conservateur que les électeurs demeurés au pays», souligne le politologue Michael Hermann, de l’université de Zurich, qui a dirigé l’une des deux recherches dont les résultats ont été présentés ce lundi 21 mai.

Cette attitude n’est pas surprenante, car «ce qui unit ce groupe est la décision de partir à l’étranger, ce qui implique un certain esprit cosmopolite», affirme Michael Hermann. Mais ce qui a une influence décisive sur le comportement électoral, c’est surtout l’arrière-plan social et éducatif des expatriés. En moyenne, ils présentent un niveau de formation plutôt élevé et assument des fonctions professionnelles importantes.

«Les caractéristiques qui définissent ce groupe des expatriés sont des compétences professionnelles élevées, une soif de succès et une ouverture d’esprit pour tout ce qui concerne les aspects politiques», observe encore le politologue.

Ceci dit, on retrouve même parmi les représentants de la Cinquième Suisse une grande diversité en matière de préférences politiques. Et cette partie de l’électoral ne penche pas complétement à gauche. L’étude montre que lors des élections fédérales de 2011, les Suisses de l’étranger ont voté en majorité pour le Parti socialiste (21%), suivi de l’Union démocratique du centre (20%). Au niveau national, ces deux formations ont totalisé respectivement 18,7 et 26,6% des voix.

Autre élément qui saute aux yeux: la sympathie dont les Verts jouissent auprès des expatriés. Les écologistes ont enregistré des scores pratiquement deux fois plus importants qu’au niveau national. En revanche, le Parti démocrate-chrétien et le Parti bourgeois-démocratique, deux formations surtout implantées dans les régions rurales du pays, font moins recette auprès de la Cinquième Suisse.

Résultats similaires

L’étude de Michael Hermann, effectuée pour le compte de l’Organisation des Suisses de l’étranger (OSE), confirme les résultats de la recherche menée par les politologues Georg Lutz et Pascal Sciarini, présentée début mai.

Les deux chercheurs de la Fondation suisse pour la recherche en sciences sociales de l’université de Lausanne se sont basé sur un échantillon de 1629 expatriés à qui ils ont soumis un questionnaire en ligne. Michael Hermann a en revanche utilité une autre méthodologie. Il s’est appuyé sur les résultats des dernières élections fédérales de 9 cantons (sur 26) et leur a ajouté ceux de tous les scrutins nationaux organisés depuis 2004.

Mais si la méthode est différente, les résultats sont similaires. Les deux équipes s’accordent pour affirmer que les Suisses résidant à l’étranger ont un profil plus cosmopolite et une tendance politique plutôt libérale et qui tend vers la gauche.

L’étude de Michael Hermann arrive également à la conclusion que de toutes les communes suisses, c’est celle de Baden, dans la canton d’Argovie, qui s’approche le plus de l’orientation politique des Suisses de l’étranger.

Les scrutins pris en considération montrent également que les expatriés se sont montrés moins restrictifs en matière de migration, de naturalisation facilitée et de renvoi des étrangers. Ils ont par ailleurs accepté à une plus forte majorité des projets tels que l’adhésion à l’Espace Schengen ou l’introduction du passeport biométrique. 

L’étude de Michael Hermann, effectuée pour le compte de l’Organisation des Suisses de l’étranger (OSE), confirme les résultats de la recherche menée par les politologues Georg Lutz et Pascal Sciarini, présentée début mai.

Les deux chercheurs de la Fondation suisse pour la recherche en sciences sociales de l’université de Lausanne se sont basé sur un échantillon de 1629 expatriés à qui ils ont soumis un questionnaire en ligne. Michael Hermann a en revanche utilité une autre méthodologie. Il s’est appuyé sur les résultats des dernières élections fédérales de 9 cantons (sur 26) et leur a ajouté ceux de tous les scrutins nationaux organisés depuis 2004.

Mais si la méthode est différente, les résultats sont similaires. Les deux équipes s’accordent pour affirmer que les Suisses résidant à l’étranger ont un profil plus cosmopolite et une tendance politique plutôt libérale et qui tend vers la gauche.

L’étude de Michael Hermann arrive également à la conclusion que de toutes les communes suisses, c’est celle de Baden, dans la canton d’Argovie, qui s’approche le plus de l’orientation politique des Suisses de l’étranger.

Les scrutins pris en considération montrent également que les expatriés se sont montrés moins restrictifs en matière de migration, de naturalisation facilitée et de renvoi des étrangers. Ils ont par ailleurs accepté à une plus forte majorité des projets tels que l’adhésion à l’Espace Schengen ou l’introduction du passeport biométrique.

Un droit vieux de 20 ans

Les Suisses de l’étranger peuvent voter par correspondance depuis 20 ans, rappelle pour sa part Rudolf Wyder. «Il a fallu du temps, car les premières demandes en ce sens remontent aux années 1920, déclare le directeur de l’OSE. Mais on a soudain trouvé une solution à un problème qui semblait insoluble.»

Aujourd’hui, la Suisse est l’un des nombreux pays européens qui offre à ses citoyens expatriés la possibilité de faire usage de leurs droits politiques. La participation est environ sept fois plus élevée que ce que les autorités attendaient à la fin des années 1980.

Mais même si le vote par correspondance s’est avéré un succès, il reste toutefois de nombreux problèmes, par exemple les délais très brefs pour envoyer les documents de vote, rappelle le président de l’OSE Jacques-Simon Eggly. L’ancien député réitère donc son appel en faveur de la généralisation du vote électronique.

A la fin 2011, plus de 703’000 Suisses vivaient à l’étranger. Les principaux pays de résidence sont la France, l’Allemagne et l’Italie.

Le droit de vote par correspondance a été introduit en 1997.

Environ 143’000 expatriés sont inscrits sur les registres électoraux pour participer aux scrutins cantonaux et fédéraux. Ils représentent 2,4% de l’ensemble de l’électorat.

Les expatriés originaires de dix cantons ont déjà pu participer à des tests pour le vote électronique.

Elections 2011 pour le renouvellement de la Chambre basse du Parlement (pour les Suisses de l’étranger, les pourcentages sont basés sur une estimation)

Union démocratique du centre: 20% (expatriés) et 26,6% (résultat global)

Parti socialiste: 21% et 18,7%

Parti libéral-radical: 14,5% et 15,1%

Parti démocrate-chrétien: 11% et 12,3%

Parti écologiste suisse: 15% et 8,4%

Parti bourgeois démocratique: 3,5% et 5,4%

Verts libéraux: 5,5% et 5,4%

(Traduction de l’anglais: Olivier Pauchard)

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