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Le patron de Novartis abandonne sa double casquette

Daniel Vasella était critiqué pour sa double casquette de patron et président de Novartis. Keystone

Daniel Vasella laisse les rênes du géant pharmaceutique bâlois à Joe Jimenez, actuel chef de la division Pharmaceuticals. Une décision annoncée en même temps que les résultats 2009, une année record pour le groupe bâlois.

Daniel Vasella était critiqué par de nombreux observateurs pour sa double casquette de patron et président de Novartis. Un double mandat qui durait depuis onze ans et qu’il était le dernier à assumer parmi les grands patrons helvétiques.

Dans une situation similaire, le patron du groupe pharmaceutique Roche Franz Humer et celui de Nestlé Peter Brabeck avaient pour leur part abandonné leur double casquette au cours de l’année 2008.

Mardi, la fondation Ethos, qui pour but de favoriser la prise en compte de principes de développement durable dans les activités d’investissement, a salué la nouvelle.

«Il est réjouissant de constater que la pression exercée par les actionnaires a fait son effet» a déclaré à ce propos Dominique Biedermann, directeur de la fondation.

Rémunération pharaonique

Patron de Novartis depuis quatorze ans, Daniel Vasella a par ailleurs été très souvent critiqué dans l’opinion publique pour le niveau de sa rémunération.

Il a ainsi empoché plus de 40 millions de francs au total en 2008, 33 millions de francs en 2007 et 2006 et 30 millions de francs en 2005. Pour 2009, il devrait battre son propre recrod.

Selon les calculs effectués par Ethos d’après les informations que Novartis est tenu de communiquer, il devrait en effet voir sa rémunération grimper à 42 millions de francs. Un montant qui équivaut à plus de 500 fois le salaire le plus bas chez Novartis.

Succession préparée

La succession de Daniel Vasella à la tête du groupe était en préparation depuis plus d’un an. «Après quatorze ans en tant que directeur général, il est temps d’achever un processus de succession soigneusement préparé qui a commencé il y a plus d’un an», a en effet précisé le patron de Novartis dans un communiqué.

Son remplaçant Joe Jimenez, qui selon le rapport annuel du groupe a touché 7,3 millions de francs en 2009, assumera ses nouvelles responsabilités dès le 1er février. La division pharma sera dirigée par David Epstein, actuel chef du domaine «Oncologie», une unité qui connaît la plus forte croissance au sein de cette division.

Le conseil d’administration de Novartis a aussi donné son accord à un «aplatissement» de la hiérarchie et à une simplification de la structure de la haute direction. Le groupe bâlois réduit notamment le comité de direction de douze à neuf membres.

Résultats records

Sur le plan des résultats, Novartis a réalisé une performance record en 2009, faisant grimper ses ventes en dépit de la crise économique. Le géant pharmaceutique bâlois a pu accroître son chiffre d’affaires de 7% à 44,3 milliards de dollars, soit environ 46 milliards de francs.

Le résultat net s’est lui inscrit à 8,5 milliards de dollars, en hausse de 4% comparé à l’année précédente. En éliminant l’impact des acquisitions et d’autres éléments exceptionnels, le bénéfice net est même en hausse de 8% à 10,3 milliards de dollars, précise l’entreprise.

Les six principaux marchés émergents – Brésil, Chine, Inde, Russie, Corée du Sud, Turquie – ont affiché une croissance particulièrement dynamique. Mais l’Europe et les Etats-Unis ont réalisé également de bonnes performances.

Le groupe a même terminé l’année en beauté, avec un quatrième trimestre exceptionnel: sa croissance a atteint pas moins de 28% à 12,9 milliards de dollars. Les vaccins contre la grippe A/H1N1 et autres adjuvants ont contribué aux ventes à hauteur de 1 milliard.

swissinfo.ch et les agences

L’Américain Joe Jimenez est licencié de l’Université de Stanford (1982) et titulaire d’une maîtrise en gestion d’entreprise (M.B.A.), obtenue en 1984 à Berkeley (Université de Californie).

Il débute sa carrière aux États-Unis au sein de The Clorox Company (alimentation, produits chimiques et de nettoyage), puis accède au poste de président de deux divisions opérationnelles de ConAgra (alimentation). En 1998, il rejoint le géant alimentaire H.J. Heinz Company où il est nommé président et directeur général de l’unité Amérique du Nord. De 2002 à 2006, il assume les mêmes fonction pour Heinz en Europe.

Il est ensuite administrateur externe d’Astra-Zeneca (pharma) au Royaume-Uni de 2002 à 2007 et conseiller auprès de la société de capital-investissement Blackstone Group aux États-Unis.

Il rejoint Novartis en avril 2007 en qualité de directeur de la division Consumer Health. En octobre de la même année, il est nommé à son poste actuel, soit directeur général de la division Pharmaceuticals.

Le groupe est né en 1996 de la fusion de Ciba-Geigy et de Sandoz, géants de la chimie bâloise.

Aujourd’hui l’un des leaders mondiaux du secteur des médicaments et des vaccins, il est coté aux bourses suisse et new-yorkaise.

En 2006, il a vendu sa division nutrition à Nestlé. En 2007, il a vendu Gerber et Nutrition médicale, toujours à Nestlé.

Sa filiale Sandoz est un des principaux acteurs mondiaux du marché des médicaments génériques.

Actif dans 140 pays, le groupe emploie plus de 98’000 collaborateurs.

En 2009, Novartis a réalisé une performance record, avec des ventes à 44,3 milliards de dollars (en hausse de 7%) et un bénéfice net de 10,3 milliards de dollars (en hausse de 8%).

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