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La Gay Pride 2001 ne provoque pas, elle revendique

Cette année, les manifestants ne portaient pas de tenues extravagantes, mais des pancartes avec des slogans. Keystone

Le cortège de la «Lesbian and Gay Pride & Friends» de Sion a réuni plus de 15'000 personnes samedi. La manifestation s'est déroulée dans le calme. Pas de provocation, mais des appels à la tolérance.

Le défilé était emmené par un seul char. De nombreux participants arboraient des pancartes réclamant un droit à l’intégration des homosexuels. Dans le cortège, jongleurs, orchestres et autres saltimbanques ont donné un air de fête au défilé.

Les participants n’ont pas affiché d’extravagance vestimentaire particulière. Ils ont fidèlement suivi l’appel lancé par l’organisatrice Marianne Bruchez qui souhaitait une manifestation sans provocation.

Ces directives ont été entièrement suivies, s’est réjoui le commissaire de la police municipale de Sion, Dominique Bertholet. Aucun incident n’a troublé le bon déroulement de la Gay Pride. Pas même la contre-manifestation de plusieurs fidèles d’Ecône, qui se sont contentés de prier.

Avertie, la police avait pris toutes les mesures pour éviter une confrontation. Le quartier de la cathédrale a été bouclé par des barrières. La quarantaine de contre-manifestants a pu y entrer pour réciter des prières et des appels «pour sauver les âmes des homosexuels». Après une heure, ils ont quitté le périmètre.

Le cortège s’est terminé dans la vieille ville transformée pour l’occasion en «village aux mots». Les différentes associations d’homosexuels étaient présentes sur divers stands installés dans les rues.

Spectacles de rue, concerts, théâtres en plein air et expositions ont permis aux participants et au public de poursuivre la fête. La météo maussade n’a pas refroidi l’ambiance. Les rues de la vieille ville étaient littéralement prises d’assaut.

En ouverture de la manifestation, plusieurs responsables d’associations d’homosexuels ont lancé un appel à la lutte contre la discrimination. Président de Pink Cross, François Baur a plaidé pour une société «courageuse et ouverte».

Dans son discours, il a demandé aux employeurs d’entrer en dialogue avec les associations d’homosexuels. «Sur notre lieu de travail nous sommes aussi des homosexuels», a-t-il déclaré.

Sous un tonnerre d’applaudissement, Marianne Bruchez, organisatrice de la manifestation, a appelé à l’ouverture et au respect. Ces derniers jours, un véritable élan de solidarité s’est manifesté dans la population valaisanne, a déclaré Marianne Bruchez.

Dialogue et respect ont aussi été les mots exprimés par Alfred Squaratti, conseiller municipal de Sion en charge de la culture et seule personnalité politique à s’exprimer. Pour lui, la place de la Planta est symbolique. Lieu de conflits il y a quelques siècles, elle est devenue un espace d’ouverture de la ville vers ses nouveaux quartiers.

swissinfo avec les agences

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