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On roule en sécurité dans les tunnels suisses

La nouvelle centrale de surveillance du tunnel du Gothard. Keystone

La sécurité de 51 tunnels européens vient d'être passée au crible. Des sept suisses, six sont jugés 'suffisants' à 'très bons'. Un seul obtient des résultats insuffisants.

A l’échelle du continent, un tunnel autoroutier sur cinq ne répond pas aux standards minimaux de sécurité.

Au total 51 tunnels, dont sept suisses, ont été testés en 2007 dans 13 pays européens dans le cadre du programme EuroTap soutenu par les grands clubs automobiles et par la Commission européenne.

En Suisse, c’est le Touring Club Suisse (TCS) qui est chargé des audits. Le but est de vérifier dans quelle mesure les ouvrages correspondent aux critères de sécurité actuels et de détecter les éventuelles lacunes à corriger.

Bons élèves

A l’exception du tunnel de Mosi, sur la semi-autoroute de contournement de Brunnen à Schwyz, les tunnels helvétiques figurent globalement parmi les bons élèves.

Les vénérables galeries d’Arisdorf, à Bâle-campagne, et de Seelisberg, entre Lucerne et Altdorf, obtiennent une très bonne note. Elles ont été mises en service respectivement en 1970 et 1980 sur l’autoroute A2.

Le tunnel de Seelisberg était encore jugé ‘insuffisant’ en 1999,mais un nouveau système de vidéo-surveillance et des aménagements des chemins de fuite et issues de secours lui ont apporté un gain de sécurité non négligeable, relève le TCS.

Le tunnel de Bruyères sur l’A1 près de Morat (canton de Fribourg) et de Spier sur l’A1 dans le canton de Lucerne figurent aussi parmi les mieux notés.

Le Saint-Bernard peut mieux faire

Deux galeries ont en revanche été pénalisées parce qu’elles ne satisfaisaient pas à certains critères obligatoires. Ainsi, le Grand-St-Bernard, qui relie l’Italie à la Suisse, aurait pu obtenir un résultat ‘bon’ au lieu de ‘suffisant’, s’il bénéficiait d’issues de secours. La construction d’une galerie de secours devrait être réalisée d’ici 2011.

Le tunnel de Mont-Chemin, sur le contournement de Martigny (Valais) est aussi noté ‘suffisant’. Enfin le tunnel de Mosi est jugé ‘insuffisant’ car dépourvu d’issues de secours et doté d’un mauvais système de ventilation.

Les nouveaux sont les meilleurs

Au niveau international, la Suisse tire donc bien son épingle du jeu. Globalement, les meilleurs résultats sont obtenus par les trois nouveaux tunnels mis en service en Europe entre 2004 et 2006.

Il s’agit du tunnel de Brinje en Croatie, du tunnel de Tiergarten Spreebogen à Berlin et du tunnel Mrazovka en Tchéquie. Les tunnels italiens se placent en fin de classement et souffrent de
sous-équipements et de mauvaise gestion. Trois des cinq galeries évaluées en Norvège ont également été jugées ‘critiques’.

En Suisse, les tests des tunnels se poursuivront l’année prochaine, notamment au tunnel du San Bernardino sur l’A13 dans les Grisons, qui a été entièrement rénové pour un coût de 240 millions de francs.

Le tunnel de Viamala, par contre, n’a pas été passé à la loupe des derniers tests. On se souvient que neuf personnes y avaient perdu la vie suite à un accident en septembre 2006.

swissinfo et les agences

Bruyères, près de Morat, mis en service en 2001: très bon
Spier (à Horw, 2002): très bon
Seelisberg (entre Lucerne et Altdorf, 1980): très bon
Arisdorf (Sissach, 1970): très bon
Grand-St-Bernard (frontière Suisse-Italie, 1964): suffisant
Mont Chemin (Martigny, 1993): suffisant
Mosi (Brunnen, 1964): insuffisant

Depuis 1999, près de 250 tunnels ont été testés à travers l’Europe, dont 35 en Suisse.

Cette évaluation de la sécurité des tunnels est dorénavant soutenue et co-financée par la Commission européenne (programme EuroTAP).

Les tunnels sont audités selon une méthodologie standardisée qui tient compte de critères comme l’éclairage, la ventilation, la surveillance du trafic, les issues de secours, la charge de trafic ou le pourcentage de poids-lourds.

La Suisse a connu plusieurs accidents graves dans ses tunnels. Celui de la Viamala par exemple, en septembre 2006. La collision entre une voiture et un min-bus provoque un incendie. Neuf morts.

En octobre 2001 dans le tunnel du Gothard, deux camions se percutent. Un incendie s’ensuit. Onze personnes décèdent.

L’analyse des tunnels européens est une conséquence de deux catastrophes survenues en 1999. La première dans le tunnel du Mont-Blanc en France – 39 morts -, l’autre dans celui de Tauern en Autriche – 12 victimes.

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