La condamnation des deux hommes d'affaires suisses à 16 mois de prison ferme en Libye a été vivement critiquée par la classe politique suisse. Mais le président de la Confédération Hans-Rudolf Merz voit néanmoins dans ce procès des raisons d'espérer un retour à l'état de droit.
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Une condamnation à 16 mois de prison alors qu’ils ont déjà été retenus pendant 16 mois en Libye est regrettable pour les deux hommes d’affaires suisses et leur famille, a déclaré mercredi devant les médias Hans-Rudolf Merz. Et la situation est encore plus douloureuse en période de fêtes.
Mais bien qu’«attristé» par cette condamnation, le président de la Confédération voit dans la décision de la justice libyenne une raison d’espérer une avancée dans le retour à l’état de droit. Cela ouvre la possibilité de pouvoir «clore un dossier juridique avec des mesures juridiques», a-t-il expliqué.
Cette condamnation peut également permettre au pouvoir politique de gracier les deux Suisses. N’ayant pas encore pu étudier le jugement, Hans-Rudolf Merz ne sait pas encore s’il faut conseiller aux deux hommes d’affaires suisses de faire recours.
Mercredi, la classe politique a été unanime à condamner ce «simulacre de procès». Mais beaucoup ont aussi appelé à garder espoir et à poursuivre les efforts diplomatiques pour obtenir le retour des deux otages en Suisse.
Grand connaisseur de la Libye, le sociologue genevois Jean Ziegler estime qu’il faut désormais s’attendre à ce que le colonel Kadhafi demande une forte rançon pour libérer les deux Suisses. Ces derniers feront par ailleurs l’objet d’un deuxième procès le 15 décembre prochain pour répondre cette fois-ci d’activité économique illégale, a annoncé un officiel libyen sous le couvert de l’anonymat.
Pour l’heure, les deux otages sont toujours réfugiés à l’ambassade suisse à Tripoli et n’ont donc pas encore été transférés dans les geôles libyennes. Amnesty International a rappelé mercredi que les conditions de détention en Libye étaient très mauvaises, voire «catastrophiques». Les cas de mauvais traitements y sont très nombreux et l’accès aux soins médicaux problématiques, estime l’ONG, qui condamne une justice libyenne «arbitraire».
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