Des perspectives suisses en 10 langues

Richemont remporte la plus formidable enchère de l’histoire de l’horlogerie

Après tant d'autres marques de prestige, Jaeger-LeCoultre tombe à son tour dans le giron du groupe Richemont. Keystone

Le groupe suisse devient un géant de l'horlogerie mondiale en achetant, pour plus de 3 milliards de francs, les Manufactures horlogères (LMH) qui regroupe trois fleurons de l´industrie: Jaeger-LeCoultre, IWC et Lange & Söhne.

Le groupe Richemont est spécialisé dans le tabac et les articles de luxe. Mais, il est surtout propriétaire, entre autres, de Cartier, Vacheron Constantin, Piaget, Baume et Mercier, pour ne citer que quelques-unes de ses marques les plus connues. Aujourd’hui, le groupe basé à Zoug, devient un vrai géant de l’horlogerie, passant devant LVMH, Gucci et, si l’on ne tient pas compte des possibilités industrielles, Swatch Group, en termes financiers tout au moins.

Il y a quelques semaines, le groupe Richemont avait annoncé, en même temps que son intérêt pour LMH, qu’il avait conclu une alliance avec un autre horloger, Audemars Piguet, qui détenait une participation de 40 pour cent dans Jaeger-LeCoultre. De fait l’alliance d’achat aura fait long feu puisque Richemont a payé 2,8 milliards de francs pour LMH et a racheté, pour 280 millions, la part d’Audemars Piguet dans Jaeger-LeCoultre. Désormais Richemont est seul maître à bord.

Quant à Audemars Piguet, l’avenir sera au changement puisqu’il ne pourra certainement, à terme, plus s’approvisionner en mouvements chez Jaeger-LeCoultre. On dit d’ailleurs qu’Audemars Piguet négocie un accord de production avec un groupe dont le siège est basé dans le canton de Neuchâtel.

On peut dire désormais que le groupe Richemont est devenu une vraie machine à diffuser le luxe horloger. En effet, Lange & Söhne produit 4000 pièces par an à un prix moyen oscillant entre 10 000 et 300 000 francs suisses, IWC atteint presque les 40 000 montres tandis que Jaeger-LeCoultre vend 50 000 garde-temps et projette de passer à 80 000 d’ici à quatre ans.

Le gros problème de l’horlogerie de luxe, c’est bien sûr la diffusion, c’est-à-dire le réseau de vente. Avec le groupe Richemont, qui est implanté dans les plus beaux endroits du monde, ce souci est définitivement écarté. Autre point positif. Même si le groupe Richemont, bien que basé en Suisse, n’est pas un groupe dont le capital est suisse, le risque d’un démantèlement de trois des plus beaux fleurons de l’horlogerie n’existe pratiquement pas. Les actionnaires de ce groupe ont montré leur détermination à faire progresser leur secteur horloger, en Suisse. C’est extrêmement rassurant pour les quelque 1500 collaborateurs que l’ex-groupe LMH compte en Suisse.

Eric Othenin-Girard

En conformité avec les normes du JTI

Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative

Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !

Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision