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«La maison Pasqua»

Charles Pasqua annonçant officiellement mardi sa candidature à la présidence de la République française. Keystone

Nombreux sont les proches de l'ancien ministre français Charles Pasqua qui possèdent des comptes en Suisse. Confirmation dans le livre d'un journaliste du Canard Enchaîné.

L’ouvrage, «La maison Pasqua» (1) arrive au bien mauvais moment pour l’ancien ministre français de l’Intérieur. Au moment où il présente sa candidature à l’élection présidentielle, une très longue enquête révèle par le détail les étranges affaires menées en Suisse par son entourage et par son propre fils, Pierre.

Dans son livre, Nicolas Beau écrit que Charles Pasqua n’apprécie pas particulièrement l’argent. Pour preuve, à 74 ans, l’ancien ministre de l’Intérieur de Jacques Chirac et d’Edouard Balladur n’est même pas propriétaire de son logement à Neuilly, près de Paris.

Mais, l’auteur de «La maison Pasqua» souligne que l’homme politique français ne fréquente que des riches évoluant dans le pétrole, les casinos, l’armement et l’immobilier. «Autant ses proches sont plombés par leurs cagnottes à Genève et à Monaco, écrit-il, autant Charles Pasqua ne laisse dans son sillage aucune trace bancaire.»

Un bandeau au nom de l’UBS

Pour preuve, en janvier 2001, enquêtant sur des ventes d’armes à l’Angola, le juge genevois Daniel Devaud donne aux banques helvétiques une liste de neuf personnes susceptibles de posséder des comptes en Suisse depuis 1990. Les établissements financiers contactés confirment. Excepté pour Charles Pasqua.

En revanche, Pierre Pasqua (le fils de Charles), l’ancien préfet Jean-Charles Marchiani ou encore Etienne Léandri dissimulent bien leurs économies sur les bords du lac Léman. Tout comme André Guelfi, dit «Dédé la sardine», inculpé dans l’affaire Elf.

«La maison Pasqua» fourmille d’anecdotes montrant que l’entourage de Charles Pasqua fréquente assidûment la Suisse. Exemples.

Un juge perquisitionne au siège du RPF, le parti politique de Charles Pasqua, écrit Nicolas Beau, et Il découvre une liasse de 9000 dollars avec un bandeau au nom de l’UBS.

Un magistrat interroge Sabine Moutier, écrit encore Nicolas Beau, et une collaboratrice de Charles Pasqua raconte ses déplacements à Genève. «Pour éviter les contrôles et la saisie de ma valise, avoue Sabine Moutier, je devais montrer ma carte tricolore du ministère.»

Ian Hamel

(1) «La maison Pasqua», par Nicolas Beau, Plon (234 pages).

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