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A Berne, la Banque mondiale révise sa définition de la pauvreté

La Banque mondiale intègre désormais des dimensions politiques et sociales aux données économiques. Keystone

La croissance économique ne suffit pas à diminuer la pauvreté dans le monde: c´est une des conclusions d´un rapport de la Banque mondiale, présenté jeudi à Berne. Celui-ci souligne que les pays industrialisés devraient s´ouvrir plus aux importations.

Directrice du rapport décennal de la Banque mondiale sur la lutte contre la pauvreté, Nora Lustig estime que la pauvreté est causée par de nombreux facteurs. Elle l’a expliqué lors d’une présentation organisée par la Direction du développement et de la coopération suisse (DDC).

La Banque mondiale intègre désormais des dimensions politiques et sociales aux données économiques. Il s’agit en particulier du manque d’opportunités (accès au travail, au crédit, aux routes, aux marchés…), de l’absence de sécurité matérielle, ainsi que d’une faible insertion politique et sociale. Selon la spécialiste, les grandes différences de revenu dans un pays empêcheraient notamment la lutte contre la pauvreté.

En effet, la Banque mondiale évitait jusqu’à présent de s’aventurer sur le terrain politique, afin de ne pas heurter les intérêts des différents Etats.

Nora Lustig a également mis en avant le rôle que pourraient jouer les pays industrialisés dans ce développement. «La Suisse pourrait notamment s’ouvrir davantage aux importations», a-t-elle souligné.

«Les pays les plus pauvres ont déjà un accès très ouvert en Suisse, pour 90 à 95 pour cent de leurs produits, estime Oscar Knapp, délégué aux accords commerciaux du Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO) et responsable de la coopération avec les pays en développement et en transition.

Mais est-ce suffisant? «Ce qui manque encore, c’est une plus grande ouverture aux produits agricoles», admet-il. Avant d’ajouter que la Suisse étudie actuellement la possibilité d’une ouverture totale, pour tous les produits importés par ces pays pauvres.

Caroline Zuercher

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