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ABB sur une pente glissante

ABB emploie encore près de 150 000 personnes dans 100 pays. Pour combien de temps? Keystone Archive

Déficitaire pour la première fois en 2001, le groupe helvético-suédois ABB a du mal à remonter la pente. Au premier semestre 2002, son bénéfice net chute de 62%.

Les investisseurs ont immédiatement réagi à ces résultats mitigés par un fort mouvement de vente de titres ABB. Mercredi, après avoir plongé de près de 40%, l’action s’échangeait à la clôture à un peu plus de neuf francs, contre onze en début de semaine.

Et la dégringolade s’est poursuivie jeudi. Une heure avant la clôture, le titre ABB ne valait plus que huit francs, sur un marché par ailleurs en nette reprise.

Plus grave que prévu

Par rapport au premier semestre 2001, le bénéfice net du géant technologique helvético-suédois passe de 266 à 101 millions de dollars. Soit un recul de 62%.

La situation est donc plus grave que ce qu’avaient estimé les analystes, qui tablaient sur un bénéfice net compris entre 174 et 227 millions de dollars.

Le résultat avant intérêts et impôts (EBIT) recule quant à lui de 41% à 368 millions de dollars, indique mercredi le groupe ABB. Le chiffre d’affaires diminue lui aussi, de 2% à 10,9 milliards de dollars.

Et si l’on reprend les chiffres de l’an dernier, on constate que le bénéfice du premier semestre s’était mué en perte – de 691 millions de dollars – sur l’ensemble de l’année.

Reprise des commandes

La direction veut cependant rester optimiste. «La reprise des entrées de commandes, déjà observée au 1er trimestre, s’est poursuivie les trois mois suivants», écrit le patron du groupe Jörgen Centerman. La progression a été de l’ordre de 10% d’un trimestre à l’autre.

Lundi, ABB annonçait ainsi la conclusion d’un contrat de 987 millions de dollars avec la géant américain Exxon pour l’exploitation de gisements de pétrole et de gaz sur l’île russe de Sakhaline, à l’extrême est de la Russie.

Coûteuses restructurations

Si l’on regarde les chiffres d’un peu plus près, on remarque que le bénéfice était encore de 114 millions de dollars au 1er trimestre. Au second par contre, la perte est de 13 millions de dollars.

Pour expliquer ce mauvais résultat, Jörgen Centerman rappelle les coûts des restructuration dans lesquelles le groupe est engagé. Sur les six premiers mois de 2002, ils ont été de quelque 106 millions de dollars.

Le plan d’assainissement en cours prévoit la suppression de 12 000 emplois dans le monde, sur un total initial de 162 000. Près de 10 000 de ces emplois ont déjà disparu à la fin du 1er trimestre 2002.

Autre gros poste au chapitre des dépenses: les amortissements. Ils ont été de 79 millions de dollars depuis le début de l’année.

Le poids de la dette et de l’amiante

Dans la période considérée, l’endettement net du groupe s’est par ailleurs aggravé. De 4,1 milliards de dollars, il s’est creusé à 5,2 milliards de dollars. La direction d’ABB n’en reste pas moins convaincue qu’elle parviendra à réduire cette dette de 1,5 milliard de dollars avant la fin de l’année.

Pour cela, elle table notamment sur la vente d’éléments de fortune et sur une gestion plus active de son portefeuille d’activités, en particulier dans l’immobilier.

En ce qui concerne les plaintes liées à l’amiante déposées contre son ancienne filiale américaine Combustion Engineering, ABB indique que quelque 20 300 cas ont été réglés durant le 1er semestre de cette année, dont près de la moitié sans versement de dédommagements.

102 700 cas restaient toutefois encore en suspens à fin juin et le coût pour les arrangements avant remboursements par les assurances s’établit à 107 millions de dollars.

Perspectives prudentes

Pour l’ensemble de l’exercice 2002, ABB compte retrouver les chiffres noirs. Il table sur des revenus comparables à ceux de 2001, où le groupe a réalisé un chiffre d’affaires de 23,7 milliards de francs mais bouclé ses comptes avec la première perte nette de son histoire.

Cette perte devait beaucoup aux provisions constituées pour faire face aux plaintes dans l’affaire de l’amiante, et s’expliquait également par des dépassements de coûts pour des projets gaziers, pétroliers et pétrochimiques.

swissinfo avec les agences

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