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Accès à l’Internet: le droit à l’information pour tous

Plus d'un tiers des Suisses surfe régulièrement sur l'internet swissinfo.ch

Malgré la bonne qualité des infrastructures technologiques, seul un Helvète sur trois surfe régulièrement sur l'Internet, révèle l'Office fédéral de la statistique (OFS). Ce dernier met en garde contre le fossé numérique, entre les convertis et ceux qui restent sur la touche.

Ces statistiques publiées mardi par l’OFS, en collaboration avec l’OFCOM, l’Office fédéral de la communication, mettent en exergue la bonne qualité des infrastructures en matière de technologies de l’information et de la communication, les TIC.

La Suisse est le pays le plus dépensier en matière de TIC, explique Maja Huber, cheffe de projet des indicateurs de l’information à l’OFS. Soit plus de 3800 francs suisses par an et par personne. De plus, la moitié des foyers suisses possède un ordinateur.

Toutefois, l’utilisation de ces technologies est loin d’être généralisée. Ainsi, seul un tiers de la population utilise régulièrement le web et seul 57% des petites et moyennes entreprises ont franchi le pas de ces nouvelles technologies.

Cette faible performance s’explique par le manque de spécialistes dans le domaine. «Une situation qui devrait évoluer, précise Maja Huber, le nombre d’étudiants en informatique augmentant très rapidement».

Mais le grand danger vient de ce que l’on appelle le fossé numérique. «Il y a encore trop de gens qui ne se sentent pas concernés par ce monde, explique Maja Huber. Soit pour des raisons financières, soit pour des raisons sociales». La situation doit donc évoluer rapidement, afin que l’on ne se retrouve pas avec une société à plusieurs vitesses.

Pour éviter l’élargissement de ce fossé, une formation continue doit être mise sur pied, selon la cheffe de projet de l’OFS. De même, il faut réduire le fossé homme-femme dans le domaine, puisque seule 37% des internautes sont de sexe féminin.

«Ce revers de la médaille, toutes les révolutions techniques l’ont vécu, explique le conseiller national et professeur honoraire de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne Jacques Neirynck. Il faut simplement savoir combien de gens nous voulons laisser en marge, ajoute-t-il.»

Selon Jack Neirynck, la Suisse est passée à côté de deux révolutions, celle du microprocesseur et celle du logiciel. «Il ne faut pas passer à côté de celle de l’Internet, une révolution culturelle aussi conséquente que celle provoquée par l’imprimerie de Gutenberg. Une révolution qui a mené à la Réforme et à la Renaissance.»

L’accès à la technique n’est donc pas suffisant, conclut le professeur de l’EPFL. L’accès à l’information doit être offert à tous les citoyens sans discrimination, comme aux Etats Unis. «Les autorités helvétiques, notamment, ne sont pas toujours encore disposées à le faire, même si de grands progrès ont été réalisés ces dernières années».

Ces progrès touchent les structures de la Confédération et des cantons. Mais les communes ont encore beaucoup à faire, selon Sabine Brenner, coordinatrice pour l’OFCOM, de l’indicateur de l’information.

«Les communes sont souvent trop petites, manquent d’argent, de personnel, et parfois même de motivation pour assurer une diffusion de l’information sur l’Internet», ajoute Sabine Brenner.

Jean-Louis Thomas

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