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Accélérer la libéralisation du marché intérieur

Le président de la BNS plaide pour une libéralisation accrue du marché intérieur. Keystone

Le président de la Banque nationale suisse (BNS) met les politiciens en garde contre la spirale infernale qui menace l’économie et la politique sociale en Suisse.

Jean-Pierre Roth leur demande de prendre des mesures pour garantir le financement des assurances sociales.

Organisé par le Forum européen de Lucerne, un symposium de deux jours réunit lundi et mardi des politiciens et des acteurs du monde économique de Suisse, d’Autriche, d’Allemagne, d’Italie et du Liechtenstein.

Ils doivent évoquer principalement le transit alpin et la position de la Suisse en tant que pays d’exportation dans une Europe en évolution.

C’est dans ce cadre-là que Jean-Pierre Roth a mis les politiciens en garde contre la spirale infernale qui menace l’économie et la politique sociale de la Suisse.

Le président de la Banque nationale (BNS) les a appelés à prendre les mesures structurelles qui s’imposent.

Attention à la bombe démographique

Pour le patron de la BNS, une bombe démographique menace d’enterrer le financement des assurances sociales. De fait, une croissance plus forte est désormais une nécessité.

Selon Jean-Pierre Roth, le statu quo actuel et le manque de concurrence pourraient se muer en une véritable spirale infernale qui verrait les citoyens, totalement déstabilisés, refuser tout changement. Et, par-là même, mettre en danger l’existence des assurances sociales.

«Une telle issue doit être empêchée avec force», s’est exclamé Jean-Pierre Roth. Qui a également regretté que les premiers élans de revitalisation du marché intérieur soient aujourd’hui réduits à néant.

Jean-Pierre Roth faisait référence aux refus populaires concernant différents projets de dérégulation et de privatisation, consécutifs à des exemples négatifs vus à l’étranger.

Selon Jean-Pierre Roth, il est aujourd’hui important d’étudier ces refus dans le détail afin de se rendre compte du manque d’efficience de l’économie suisse qu’ils ont engendré.

Ne pas pervertir l’esprit de la libéralisation

Reste que la privatisation des entreprises publiques telle qu’elle est pensée actuellement peut également déboucher sur des conséquences non souhaitées. Et celles-ci pervertissent l’esprit même de la libéralisation.

Une chose est sûre, il est désormais nécessaire d’effectuer les réformes adéquates à l’augmentation de la croissance économique pour être en mesure d’assurer la survie des assurances sociales.

Pour Jean-Pierre Roth, c’est aux politiciens – et non aux banquiers – de mettre sur pied une politique monétaire qui soutienne une croissance de la conjoncture sans menacer la stabilité des prix.

En ce sens, l’adoption d’un nouveau taux de change ou un cours du franc lié à celui de l’euro ne sont pas des options envisageables pour l’économie suisse. «La poursuite d’une politique monétaire continuellement expansionniste n’apporterait rien», a déclaré Jean-Pierre Roth.

En conclusion, et selon le président de la BNS, l’unique voie à suivre semble se résumer à une plus grande libéralisation du marché intérieur.

swissinfo avec les agences

L’économie suisse se libéralise depuis quelques années.
Petit à petit, les monopoles sont abolis et la concurrence augmente.
Mais la libéralisation du marché de l’électricité, par exemple, a été refusée par le peuple.

– Le transit alpin et la position de la Suisse en tant que pays d’exportation dans une Europe en évolution sont les deux temps forts du symposium de deux jours organisé par le Forum européen de Lucerne.

– Quelque 120 politiciens et spécialistes de Suisse, d’Autriche, d’Allemagne, d’Italie et du Liechtenstein sont présents.

– C’est par exemple le cas de la secrétaire parlementaire allemande Angelika Mertens et du sous-secrétaire d’Etat italien Paolo Uggè.

– Le ministre suisse des Transports, Moritz Leuenberger, s’est désisté la semaine dernière tout comme son homologue autrichien Hubert Gorbach.

– Côté suisse, le président d’economiesuisse Ueli Forster, le sénateur Carlo Schmid et le directeur des CFF Cargo Daniel Nordmann sont notamment présents.

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