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Agence mondiale antidopage: le cadeau fiscal de la Suisse

L'Agence mondiale antidopage pourrait quitter les murs de ce bâtiment de Lausanne. Keystone Archive

La Suisse met tout en oeuvre pour conserver le siège de l'Agence mondiale antidopage (AMA). Lundi, le Conseil fédéral a signé un accord avec l'AMA, qui exonère cette institution de tout impôt direct et indirect.

Avec Bonn, Lille, Stockholm, Vienne et Montréal, Lausanne figure en effet parmi les six villes candidates au siège permanent de l’AMA. Depuis le 1er mars, ces villes mettent tout en oeuvre séduire la trentaine de membres de l’AMA qui doivent prendre une décision finale cet été.

L’accord signé lundi à Berne fait donc partie de l’offensive helvétique. Créée en novembre 1999, dans la foulée de la conférence mondiale contre le dopage organisée par le CIO, l’AMA s’est en effet installée provisoirement à Lausanne.

Formée de représentants du mouvement olympique et de responsables gouvernementaux, l’AMA a été considérée par Berne comme une institution quasi-gouvernementale. Une interprétation qui a permis au gouvernement suisse d’exonérer l’agence de toute taxe, y compris de la TVA.

Mais ce cadeau fiscal n’est pas le seul atout de la candidature lausannoise. La capitale vaudoise et les autorités fédérales vantent également les synergies possibles avec d’autres institutions présentes à Lausanne et dans sa région.

Le Conseil fédéral souligne, en premier lieu, l’existence d’un pôle scientifique attractif (universités, laboratoires et industrie chimique). Il rappelle également la présence des sièges de 17 fédérations sportives internationales sur 35 au bord du lac Léman. Sans oublier, bien-sûr, le Comité international olympique qui est également basé à Lausanne.

Reste que des considérations politiques vont peser d’un grand poids dans le choix du siège définitif de l’AMA. En premier lieu, faut-il le rappeler, il y a l’hostilité de la commissaire européenne aux sports. Depuis la conférence mondiale sur le dopage, Viviane Reding ne cesse de répéter que, pour éviter tout amalgame, le futur siège de l’AMA doit être éloigné de celui du CIO.

Certes, l’Union européenne continue de se présenter en ordre dispersé avec quatre villes candidates. Mais un recentrage européen autour d’une seule ville est encore possible.

Quant à la candidature de Montréal, elle peut se targuer du soutien des gouvernements américain et australien. Sans compter les milieux sportifs nord-américains qui aimeraient bien voir une grande institution sportive s’installer sur leur continent.

Frédéric Burnand

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