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Après la catastrophe de Kaprun, la Suisse reste sur ses gardes

Adolf Ogi (à droite) et Thomas Klestil, ce lundi à Berne. Keystone

La visite du président autrichien Thomas Klestil, lundi à Berne, a été assombrie par la catastrophe de Kaprun. La Suisse, qui a marqué officiellement sa solidarité à l'égard de l'Autriche, ne veut pas céder à la psychose en matière de sécurité.

C’est en tout cas le point de vue de l’Office fédéral des transports (OFT). Certes, la Suisse, comme pays alpin, a été effectivement affectée par cette catastrophe du funiculaire du Kitzsteinhorn à Kaprun. Et ceci même si aucune victime suisse n’est à déplorer.

Le président de la Confédération, Adolf Ogi, a assuré le président autrichien de la compassion et de la sympathie du Conseil fédéral et de tout le peuple suisse à l’égard de l’Autriche.

Mais au-delà du drame humain, notre pays est concrètement concerné par cet événement dramatique. En effet, le Valais compte deux installations du même type. Ce qui pose des questions sur la sécurité.

Mais pour le porte-parole de l’Office fédéral des transports, David Demichelli, «il n’est pas question de créer un état de psychose pour l’instant, les installations de sécurité étant particulièrement contrôlées».

Une chose est sûre: l’OFT reste sur ses gardes et attend le résultat de l’enquête autrichienne avec beaucoup d’intérêt. «L’Office joue un rôle important en tant qu’organe de surveillance. Il ne laissera rien passer, si l’enquête devait prouver qu’il peut y avoir le même genre de défaillances sur des installations helvétiques», ajoute David Demichelli.

Sur le terrain, même son de cloche du côté des responsables des funiculaires de Zermatt et Saas Fee. «Malgré cet accident horrible, explique Hubert Bumann, responsable des remontées mécaniques de Saas Fee, il ne faut pas céder à la panique. Nos installations sont étudiées, contrôlées, et l’Office fédéral est très stricte en matière de sécurité.»

A ce sujet, de nombreux exercices d’incendies sont effectivement réalisés régulièrement, pour savoir si les voyageurs peuvent être secourus rapidement en cas d’incendie.

Pour Hubert Bumann, «les deux funiculaires suisses sont très courts, et comptent des stations intermédiaires. Dans ces conditions, on ne peut parler de risque «zéro» bien entendu, mais il faudrait moins de deux minutes pour évacuer en cas de coup dur. Hubert Bumann précise aussi que «les portes s’ouvrent automatiquement sur nos installations lors d’un incendie», ce qui n’a pas été le cas en Autriche.

Si les résultats de l’enquête sont aussi attendus avec impatience du côté des transporteurs, Hubert Bumann rappelle que les installations helvétiques sont très rassurantes pour l’usager. A Saas Fee, par exemple, aucune alerte n’a été enregistrée en seize ans d’existence. La moindre défaillance serait en outre prise en compte immédiatement par la sécurité.

Cette sécurité a tellement convaincu que le système du métro alpin de Saas Fee et Zermatt – fabriqué par Von Roll – a été acheté à plusieurs exemplaires par la France. Des installations que l’on retrouve à Val d’Isère, à Tignes ou encore aux Deux Alpes. Elles peuvent transporter plus de 1500 personnes à l’heure.

Jean-Louis Thomas

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