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Après les bérets jaunes, la Suisse a encore à faire en Bosnie

«Cinq ans après Dayton, que fait la Suisse en Bosnie-Herzégovine?» Mardi, ministres, chefs d´entreprise et professionnels de l´aide internationale en ont débattu à Berne, à l´enseigne de la 5ème Conférence sur la coopération avec l´Europe de l´Est.

Jamais la Suisse n’aura consenti un tel effort en faveur de la reconstruction d’un pays étranger. Entre 1996 et 1999 uniquement, la Bosnie aura reçu 235 des 580 millions consacrés par la Confédération à l’aide aux Balkans. Et cette aide va se poursuivre au moins jusqu’en 2003, même si les bérets jaunes sont appelés à rentrer au pays à la fin de l’année.

Comme l’a rappelé Joseph Deiss, cette participation active à la stabilisation dans cette région n’obéit pas qu’à des motifs humanitaires. «C’est aussi une garantie pour la Suisse de trouver plus tard là-bas de solides partenaires commerciaux et une manière de réduire le potentiel migratoire et les risques liés au crime organisé, a précisé le ministre des Affaires étrangères».

Par les sommes qu’elle peut aligner toutefois, la Suisse reste un poids mouche de l’aide internationale. Son apport consiste donc davantage à offrir du savoir-faire que des investissements lourds.

A Sarajevo, Jean-Joseph Raboud, coordinateur des missions de la direction du développement et de la coopération (DDC) et du Secrétariat d’Etat à l’économie (seco), peut compter sur une équipe de 25 personnes, dont 4 Suisses et 21 collaborateurs recrutés sur place.

Mais ces chiffres ne tiennent pas compte des nombreux experts suisses engagés dans des programmes d’agences des Nations Unies ou d’organisations non-gouvernementales.

Ainsi par exemple, des médecins et des infirmières de l’Hôpital universitaire de Genève assurent depuis trois ans la formation des généralistes dans un centre hospitalier en reconstruction à la périphérie de la capitale bosniaque.

Outre ce domaine de la santé, la Suisse est surtout active dans ceux de l’eau et de l’électricité – dont les réseaux n’ont pas connu d’entretien depuis les années de guerre – et dans la formation à la démocratie et à la participation de la société civile au processus de décision politique.

Et l’aide suisse s’exerce encore dans le domaine de la reconstruction de l’économie. Ici, ce sont par exemple des conseils pour recréer un réseau bancaire. Les Suisses sont d’ailleurs bien placés pour connaître l’étendue de ce problème, puisqu’ils ont perdu un million et demi de francs d’aide dans la faillite d’une banque de Sarajevo.

Quant au climat général de réconciliation entre les ennemis de cette guerre qui a fait 200 000 morts, Jean-Joseph Raboud est plutôt optimiste: «Nous qui travaillons vraiment avec les gens, nous avons tous les jours des exemples de contacts personnels qui ont résisté à la guerre et à la propagande nationaliste. Qu’ils vivent en République serbe ou dans la Fédération croato-musulmane, les gens d’ici sont avant tout des Bosniaques».

Marc-André Miserez

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