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Assurance maladie: Waterloo pour les socialistes

Ruth Dreifuss a reconnu que l'initiative a mis le doigt sur certains problèmes qui n'ont pas encore été résolus. Keystone

Le Conseil national ne veut pas de primes d'assurance maladie calculées en fonction du revenu et de la fortune. Par 91 voix contre 55, il a refusé l'initiative socialiste «la santé à un prix abordable» sans lui opposer de contre-projet.

Outre l’abandon du système de primes individuelles, l’initiative du PS propose de recourir également à la TVA pour financer l’assurance maladie. Elle souhaite aussi renforcer le rôle de la Confédération dans la lutte pour la maîtrise des coûts de la santé en lui transférant une série de compétences relevant actuellement des cantons.

La majorité bourgeoise s’est élevée contre le risque d’une «étatisation rampante». Elle a rejeté l’argument de la gauche qui voit dans les primes calculées en fonction du revenu et de la fortune le moyen de soulager les ménages lourdement frappés.

Yves Guisan (PRD/VD) voit même une utilité à l’actuel système de primes, qui agit comme une sorte de «baromètre» des coûts de la santé. Si des primes liées au revenu et à la fortune étaient introduites, les assurés n’auraient plus conscience des coûts, ce qui pourrait provoquer une explosion des consultations.

Suivant le Conseil fédéral, les bourgeois estiment qu’il n’y a pas besoin de changer de système pour améliorer la situation des assurés et maîtriser les coûts. Des mesures peuvent être prises dans le cadre de la 2e révision de la loi sur l’assurance maladie (LAMal), a expliqué au nom de la commission Roland Borer (UDC/SO).

Mais, selon lui, il ne s’agit pas de profiter de cette occasion pour élaborer un contre-projet à l’initiative. Lancée par la ministre de l’intérieur, Ruth Dreifuss, avant d’être refusée par le Conseil fédéral, cette idée n’a pas obtenu le soutien des députés.

L’initiative a mis le doigt sur certains problèmes pas encore résolus cinq ans après l’entrée en vigueur de la LAMal, a reconnu Ruth Dreifuss. Les primes individuelles posent problème, mais le gouvernement estime qu’il est possible de corriger le tir sans changer de système.

La solidarité économique reste par ailleurs «bancale»: les classes moyennes, trop riches pour être subventionnées, subissent de plein fouet les frais de santé. Le système peu cohérent de subventions cantonales n’a pas trouvé sa vitesse de croisière, a expliqué Mme Dreifuss, qui souhaite une plus grande coordination.

swissinfo avec les agences

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