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Au centre du renouveau urbanistique

Espace et lumière, ancien et moderne cohabitent à la gare de Bâle. swissinfo.ch

Depuis quelques années, la gare de Bâle est le centre d’un boom architectural et urbanistique où l’originalité le dispute à l’esthétique.

La gare est devenue galerie marchande et les anciennes installations ferroviaires ont progressivement laissé la place à un tout nouveau quartier.

«Bâle: une ville en devenir?» … En 1991, les architectes Herzog & de Meuron publient une étude sur le potentiel de développement de «l’agglomération bâloise à cheval sur trois pays». Aujourd’hui, son titre apparaît prophétique.

Durant les 14 dernières années, en effet, Bâle s’est métamorphosée. Et les CFF ont été le moteur de ce renouveau urbanistique, particulièrement visible dans les quartiers qui entourent la gare.

Le processus n’est pas encore achevé mais, dans les milieux spécialisés, on parle déjà de Bâle comme capitale architecturale de la Suisse.

Cinq bâtiments signés Herzog & de Meuron

L’évolution de la technique ferroviaire a laissé en héritage aux CFF pas mal de terrains vagues et de nombreux bâtiments inutilisés. A Bâle, c’est dans ce genre d’endroits que sont sortis de terre, ces dernières années, plusieurs nouveaux ensembles architecturaux particulièrement réussis: les maisons Jacob Burkhardt et Peter Merian de Hans Zwimpfer à l’ouest de la Gare principale et la Porte d’Alsace à l’est .

Son habillage tricolore et son élégante façade de verre étincelant, viennent rappeler que, au niveau des administrations ferroviaires du moins, on entre ici en territoire français.

Il s’agit là de la quatrième réalisation signée Herzog & de Meuron dans le quartier de la gare. Le célèbre bureau a conçu le nouveau dépôt de locomotives Auf dem Wolf (1988-1996), le poste d’aiguillage marchandises 4 (92-95) et le poste d’aiguillage central (94-97). Herzog & de Meuron ont également remporté le concours d’architecture pour le futur ensemble «SüdPark».

Deux quartiers qui se sont rapprochés

Le projet de réaménagement du quartier de la gare remonte aux années 80, avec l’adoption du plan directeur «Euroville». «Des entreprises se sont établies aux abords de la gare. Le quartier Gundeldingen, derrière les voies, profite aussi de cet élan économique», résume Karl Holenstein, directeur du projet aux CFF.

Franchissant les voies, la nouvelle passerelle est l’élément central de ce grand projet urbanistique. La «Stadttor» (Porte de ville) relie la Centralbahnplatz, réaménagée en 1993 et débarrassée de la circulation automobile, au quartier Gundeldingen.

«Le projet lauréat était aussi le plus audacieux, car il ne s’en tenait pas vraiment aux normes prescrites», se réjouit Karl Holenstein. Ainsi, du côté du Gundeldingen, la passerelle va plus loin que prévu initialement. Un immeuble commercial de plusieurs étages y sert d’abord de tête de pont, mais aussi de contrepoids à l’ancienne gare de la Centralbahnplatz, et enfin d’entrée de la gare pour le quartier.

Transition habile entre l’ancien et le nouveau

De l’autre côté, les passants atteignent la passerelle en traversant le hall des guichets, ouvert en 1907, qui a été libéré de certaines adjonctions ultérieures puis restauré. Les grandes fresques des années 20 (à vocation publicitaire pour le tourisme) montrant la beauté des paysages suisses ont néanmoins été conservées.

Des escalators permettent d’atteindre la passerelle qui franchit les voies. La transition entre les anciens et les nouveaux bâtiments est bien visible.

«Depuis toujours, les bâtiments ferroviaires marient plusieurs époques. Ici aussi, la transition entre l’ancien et le nouveau détermine l’enchaînement des salles, la luminosité et les différents éléments qui donnent une qualité à l’ensemble de l’espace architectural», relève l’architecte Felix Wettstein.

Clin d’oeil à Séville

Le toit se déploie au-dessus des quais et, dans un mouvement qui évoque un paysage de montagnes, s’étend jusqu’au bâtiment de cinq étages qui sert aussi de tête de pont.

A l’intérieur, l’espace est aménagé en une vaste halle marchande. Les espaces commerciaux, relativement discrets, donnent à l’ensemble un petit air d’aéroport: pas de maraîchers, mais des cravates, des livres et des boutiques regorgeant de cadeaux.

Luminosité et espace dominent. L’habillage du toit est en bois. Le sol est fait de quartzite norvégien, et rappelle par ailleurs la gare Santa Justa à Séville.

Santa Justa et la Passerelle de Bâle portent en effet toutes deux la marque d’Antonio Cruz Villalón et d’Antonio Ortiz García. En collaboration avec Sandra Giraudi et Felix Wettstein (Lugano), les deux architectes ibériques ont remporté le concours organisé en 1996 pour la réalisation de l’objet.

swissinfo, Andreas Keiser à Bâle
(Traduction de l’allemand, Bertrand Baumann)

Les investissements réalisés jusqu’ici pour le nouveau plan directeur du réaménagement de la gare de Bâle s’élèvent à 1,5 milliard de francs.

La passerelle qui relie la gare au nouveau quartier de Gundeldinger est signée Cruz y Ortiz et Giraudi & Wettstein. Large de 31 mètres et longue de 185 mètres, elle a été officiellement inaugurée en septembre 2003.

Bâle est une «RailCity» des CFF, soit une combinaison entre gare et centre d’achat.

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