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Bientôt un label à la rescousse du vin suisse

Le label favoriserait aussi le développement d’une promotion globale de la filière vitivinicole suisse. Keystone Archive

Confrontée à la concurrence accrue des vins étrangers, la filière vitivinicole veut redorer le blason du vin suisse. Elle songe à lancer un label commun à l'ensemble de sa production. Un premier concept sera présenté au mois de juin lors de l'assemblée de l'Interprofession du vin suisse.

Le vin suisse n’est plus dans la course. Il perd du terrain face à ses concurrents étrangers. Et la production vitivinicole suisse dépasse largement les besoins du marché indigène.

Si l’on veut éviter un effondrement de ce secteur de l’économie, il est urgent de doper les ventes du vin suisse. Le canton du Valais l’a bien compris. Il a mandaté une commission chargée d’élaborer une stratégie.

«Cette commission a proposé de créer un label commun à tous les vins helvétiques» explique Jean-Marc Amez-Droz, président de l’Organisme de promotion des vins suisses (OPVS). «L’objectif est d’apposer un signe distinctif sur toutes les bouteilles destinées à la commercialisation».

Cette stratégie permettrait notamment de mieux lutter contre le marché gris. «On sait que d’importantes quantités de vin, fabriquées en dehors des quotas de rendement fixés par la législation, sont vendues de manière illicite», admet Jean-Marc Amez-Droz. Cette fraude contribue à abaisser la qualité du produit mais aussi à déstabiliser le marché.»

En clair, certains vignerons-encaveurs dépassent allègrement les plafonds de production autorisée. Sans pour autant être inquiétés par les autorisées cantonales chargées d’effectuer les contrôles.

L’obligation d’apposer ce label – dûment numéroté et contrôlé – permettrait d’enrailler cette pratique. Une stratégie d’autant plus importante que la filière vitivinicole tente aujourd’hui de négocier une baisse des quotas de rendements autorisés.

«La création d’un label serait un complément nécessaire à la mise en place d’une réglementation plus stricte» confirme Jean-Marc Amez-Droz. «Pour jouer le jeu, les producteurs doivent avoir la certitude que ces nouvelles restrictions seront accompagnées d’un contrôle réellement efficace».

En outre, le label permettrait d’élaborer une meilleure classification des vins. Grâce à des critères clairement définis et hiérarchisés, le consommateur serait ainsi en mesure de choisir sa bouteille en toute connaissance de cause.

«La mise en place d’un sigle fédérateur favoriserait également le développement d’une promotion globale de la filière vitivinicole suisse, affirme Jean-Marc Amez-Droz. Une récente enquête, réalisée par un institut de sondage lausannois, a en effet prouvé que le vin suisse souffrait d’un déficit en matière d’image.»

Le projet de création d’un label est actuellement à l’étude au sein de l’Interprofession du vin suisse. Une structure réunit des producteurs et des négociants de toutes les régions suisses.

«Le concept sera probablement à l’ordre du jour lors de l’assemblée de délégués du mois de juin, précise Jean-Pierre Guidoux, président de l’Interprofession du vin suisse. Mais je pense qu’aucune décision ne sera prise à ce moment là».

Un doute, semble-t-il, partagé par une majorité des acteurs de la filière du vitivinicole. Malgré la crédibilité et le bien-fondé du projet, d’aucuns craignent que la profession ne soit pas encore disposée à défendre ses intérêts en commun.

Vanda Janka

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