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Bijoux, soie, fourrure et taffetas

Yves Saint Laurent et Danielle Luquet de Saint Germain, 1966. SP

Sous le titre «Mode, passion et collection», le Musée d'Art et d'Histoire de Genève rend hommage aux grands couturiers.

Le visiteur peut y découvrir près de 160 tenues appartenant à la garde-robe de Danielle Luquet de Saint Germain, ex-mannequin chez Yves Saint Laurent.

Tailleurs de rêves, les grands couturiers tissent le fil d’une histoire qui alimente les fantasmes des unes et sculpte le corps des autres. Ces autres que l’on appelle mannequins, auxquelles moult femmes envient la silhouette, la richesse (eh oui!) et, surtout, la mémoire hantée de souvenirs luxueux où se bousculent bijoux, paillettes, soie, fourrure et taffetas.

C’est aussi à cette mémoire, mémoire de la mode, que s’adresse Danielle Luquet de Saint-Germain, ex-mannequin chez Yves Saint Laurent et inspiratrice de Claude Montana, entre autres.

Longtemps, Danielle a côtoyé les grands couturiers. Aujourd’hui, elle leur rend hommage en exposant au Musée d’Art et d’Histoire de Genève une partie de sa garde-robe, animée en cela par le désir de partager avec le public sa passion pour la mode.

Près de 160 tenues, accompagnées parfois de chapeaux, chaussures et bijoux, sont donc présentées dans cinq salles du musée. Oeuvres d’art, elles témoignent de l’existence d’un patrimoine textile dont les meilleurs tenants ont pour nom Yves Saint Laurent, Paco Rabanne, Christian Dior et autres Gaultier, Alaïa et Mugler.

En un mot, 31 créateurs qui ont façonné la mode depuis les années 60 jusqu’à nos jours.

Résister au temps

Mais qu’est-ce que la mode? Une tendance qui s’étiole? Sans doute pas, à en croire Danielle Luquet de Saint-Germain, dont l’exposition dévoile un tressage de fils et d’époques. Et montre du même coup que la mode résiste au temps.

Le vêtement devient ainsi porteur d’une Histoire que les femmes animent, baladant leur silhouette entre l’Europe et l’Asie, entre le 15e et le 21e siècle.

Byzance est présente dans les magnifiques manteaux en velours de Romeo Gigli, dans leur ampleur drapée, dans leurs motifs aussi qui empruntent à l’écriture orientale ses arabesques.

Yves Saint Laurent, lui, s’est souvenu des Borgia, de leur foi décorative pour l’une de ses tenues de soirée. Ici, sur le corsage rouge d’une robe longue en mousseline s’affiche une broche en forme de croix.

Mais les princesses d’Orient et d’Occident ne sont pas les seules à occuper les podiums du musée. A leurs côtés sont installées des roturières, intrépides aventurières que Claude Montana habille en blouson de cuir, façon motard. A ce dernier, Thierry Mugler emboîte le pas serrant le corps de ces dames dans des salopettes à l’allure martiale.

Et c’est tout un art de la confection et de la transgression qui s’épanouit ainsi confortant le visiteur dans l’idée qu’après tout la mode est le brillant reflet des mouvements de société.

swissinfo, Ghania Adamo

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