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Binladin, un nom à la mode

De Genève, le demi-frère d'Oussama diversifie ses affaires. Yeslam Bin Laden envisage de lancer une ligne de vêtements à son nom.

Décidément la famille Ben Laden ne manque pas d’idées. On savait que Yeslam Binladin (c’est l’orthographe qu’il a choisi d’utiliser) possédait plusieurs cordes à son arc. Il pourrait prochainement ajouter la mode à son business.

Selon le Wall Street Journal, l’homme d’affaires saoudien a enregistré, bien avant les attentats du 11 septembre, en Suisse et en Europe, la marque «Bin Ladin» pour commercialiser une ligne d’habits qui porterait sa griffe.

Un nom sulfureux

Yeslam Binladin serait en quête de partenaires pour le design et la production de vêtements ornés du logo «Bin Ladin». Une ligne d’inspiration arabe qui sera d’abord proposée dans les pays du Golfe persique puis en Occident.

Reste à savoir qui osera produire ou afficher cette marque au nom sulfureux. Peu probable qu’une entreprise occidentale accepte de collaborer avec le demi-frère du présumé terroriste Oussama Ben Laden.

Même si Yeslam s’est nettement démarqué d’Oussama en condamnant les attentats, la société risquerait un boycott tacite de la part de nombreux clients, notamment américains. En plus, porter ces vêtements pourrait être perçu comme une provocation. Le marché potentiel semble donc limité aux seuls extrémistes islamiques.

Un business à plusieurs facettes

Yeslam Bin Ladin a débuté sa carrière dans l’entreprise de construction familiale Saudi Ben Laden Group. Un des plus important empire industriel du monde arabe. En 1980, il quitte l’Arabie Saoudite pour fonder à Genève la Saudi Investment Company SICO. Une société de services financiers.

Cet homme d’affaires de 51 ans, qui a obtenu la nationalité suisse l’an dernier, préside également Avcon Business Jets Geneva, une compagnie aérienne spécialisée dans l’achat, la location et le leasing d’avions. Il possède, et pilote lui-même, un Learjet de neuf places.

Passionné de cinéma, il fréquente chaque année le festival de Cannes, Yeslam a aussi crée à Berne, en avril 2001, la société «Almaz Film Productions» qui envisage de réaliser un documentaire sur l’histoire de la famille Ben Laden. Deux films seraient actuellement financés par Almaz.

Une fortune de 100 millions de francs

Toujours dans la capitale suisse, il détient la IBL Holding, une société fondée en août 2001 et spécialisée dans les prises de participations. Enfin, Yeslam a aussi ouvert à la même date une «Fondation Binladin» pour «aider les personnes dans le besoin et promouvoir la tolérance entre les hommes».

Des associations sociales ou caritatives ont déjà bénéficié de ses contributions financières puisque Yeslam a notamment soutenu la création d’un centre de Foyer Handicap à Genève et parrainé discrètement diverses manifestations culturelles comme le projet genevois pour Expo.02.

En 1967, à la mort de Mohammed Ben Laden, ses fils ont chacun reçu environ 20 millions de dollars. En fonction de cet héritage, qui a fructifié avec le temps, et des multiples activités de Yeslam Binladin, le magazine Bilan estime sa fortune à plus 100 millions de francs. Un montant qualifié de «totalement fantaisiste» par un de ses avocats qui refuse toutefois de donner des précisions.

Luigino Canal

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