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Blanchiment: rien de nouveau pour la Suisse

Les principes présentés lundi par les grandes banques pour lutter contre le blanchiment d´argent ne devraient rien changer. Du moins en Suisse. C´est, en tout cas, l´avis du directeur de la Commission fédérale des banques (CFB).

«Les principes de Wolfsberg correspondent à la réglementation helvétique, souligne David Zuberbühler. Et de préciser: «sur certains points, notre législation va même plus loin».

Du coup, le directeur de la Commission fédérale des banques estime que le code de conduite présenté lundi ne va rien changer en Suisse. Et qu’il ne répond pas non plus à une faiblesse politique.

A en croire David Zuberbühler, l’engagement des grandes banques serait surtout important au niveau international, certains principes appliqués en Suisse n’étant pas nécessairement en vigueur à l’étranger. Comme celui d’une vigilance accrue envers les personnalités publiques.

Tout ne va pourtant pas pour le mieux en Suisse. Pour preuve, la récente affaire des fonds détournés par l’ex-dictateur nigérian Sani Abacha. De l’aveu même de la CFB, sur 19 établissements examinés, une douzaine au moins ont eu un comportement critiquable. Dont le Credit Suisse Group (CSG) qui vient justement d’adopter les fameux principes de Wolfsberg.

«Cet événement n’est qu’un accident qui a été vivement critiqué, rétorque David Zuberbühler. D’ailleurs, à la suite de cette affaire, le Credit Suisse Group a beaucoup fait pour corriger son organisation interne».

Pour autant, le chef de la CFB admet que la Suisse connaît encore des difficultés au niveau de l’application de la loi contre le blanchiment d’argent, entrée en vigueur le 1er avril dernier. Mais ces problèmes, David Zuberbühler les situe ailleurs, dans le secteur parabancaire.

Les agents de change, le secteur hôtelier, notamment, n’auraient pas encore l’habitude de coopérer. Alors que les banques, elles, doivent le faire depuis avril 1998. Elles auraient donc une plus grande expérience dans ce domaine..

Bref, le directeur de la Commission fédérale des banques souligne que «ces problèmes d’application n’ont rien à voir avec les grandes banques, et que le code qu’elles ont présenté lundi à Zurich n’y changera rien».

Un code, par ailleurs, bien accueilli par l’Association suisse des banquiers (ASB). Qui ne nie pas le problème du blanchiment d’argent sale. Mieux, qui souligne l’avantage de règles communes de conduite pour lutter contre ce fléau au niveau international.

Caroline Zuercher

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