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Cellules souches: Couchepin part en campagne

Pour Pascal Couchepin, la loi prévoit des garde-fous importants. Keystone

La nouvelle loi réglant la recherche sur les cellules souches «n’est pas un chèque en blanc accordé aux scientifiques», a dit mardi le ministre de la santé.

Deux jours après la victoire de l’assurance maternité, Pascal Couchepin repart en campagne, en vue de la votation du 28 novembre.

Les votations du 26 septembre à peine achevées, la campagne pour le scrutin du 28 novembre prend le relais. Mardi, Pascal Couchepin est venu expliquer à la presse l’engagement du gouvernement en faveur de la loi sur les cellules souches.

Une loi que le ministre de la santé tient pour «porteuse d’espoirs pour les malades». Le Parkinson, l’infarctus du myocarde, la paraplégie ou le diabète sont autant d’affections qui pourraient profiter des recherches ainsi rendues possibles.

Par ailleurs, le gouvernement entend éviter une «double morale», qui verrait la Suisse profiter des percées médicales réalisées à l’étranger sur les cellules souches embryonnaires sans en produire elle-même.

De nombreux pays européens ont déjà autorisé ce type de recherche. La France, le Royaume-Uni et les pays scandinaves viennent d’être rejoints par l’Espagne, où une nouvelle loi entrera en vigueur à la fin du mois d’octobre.

De nombreux garde-fous

Les cellules souche sont les «briques» élémentaires qui forment l’embryon humain aux premiers jours de son développement, lorsqu’il n’est encore visible qu’au microscope.

Leur grand intérêt est de ne pas être spécialisées. A ce stade, il est donc possible de les spécialiser artificiellement et de cultiver des «pièces de rechange» utilisables pour, potentiellement, n’importe quel organe ou tissu défaillant du corps humain.

Les perspectives médicales sont considérables, mais les enjeux éthiques ne le sont pas moins. C’est pourquoi la loi prévoit de nombreux garde-fous.

Ainsi, le clonage reste interdit, tout comme la production d’un embryon uniquement à des fins de recherche.

La recherche ne pourra se faire que sur les embryons dit «surnuméraires». Lors d’une conception in vitro en effet, on féconde plusieurs ovules, afin de maximiser les chances de succès. Ceux qui ne sont pas réimplantés dans le ventre de la mère (environ 200 par année) sont actuellement détruits.

Selon la nouvelle loi, ces embryons ne pourront être utilisés qu’avec l’autorisation écrite du couple. Et pas question d’en faire commerce, sous peine de se voir puni de la prison (jusqu’à cinq ans) et d’une amende qui peut s’élever à 500’000 francs.

En outre, tout projet de recherche devra recevoir l’aval de l’Office fédéral de la santé publique et ses auteurs devront prouver qu’ils visent des connaissances essentielles, qui ne peuvent être obtenues d’aucune autre manière.

Adaptation nécessaire

Pour Pascal Couchepin, pas de doute: les scientifiques suisses ont besoin de cette adaptation. «Personne ne peut garantir le succès de la recherche, mais ce n’est pas une raison suffisante pour s’en priver», juge le ministre.

A la fin du mois d’août, un comité de 60 chercheurs avait déjà plaidé pour la loi.

Tout le monde n’est toutefois pas convaincu. Les verts, une partie des socialistes et des démocrates-chrétiens ont voté contre le texte au Parlement.

Et ce sont les milieux opposés à l’avortement qui ont demandé qu’il soit soumis au verdict du peuple, en réunissant près de 90’000 signatures à l’appui du référendum.

swissinfo et les agences

– Le 28 novembre, les Suisses sont à nouveau appelés aux urnes, pour se prononcer sur trois objets:

– La Loi fédérale relative à la recherche sur les cellules souches embryonnaires.

– L’Arrêté fédéral concernant la réforme de la péréquation financière et de la répartition des tâches entre la Confédération et les cantons.

– L’Arrêté fédéral sur un nouveau régime financier.

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