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Ces collaborateurs qui soutiennent les députés

Ils aident Evi Allemann dans sa nouvelle tâche: Miriam Minder et Renato Wolf. swissinfo.ch

Depuis l’an dernier, les députés ont un budget pour engager des collaborateurs personnels à temps partiel.

Bureau virtuel ou modèle plus classique de secrétariat, chacun a trouvé sa solution. Certains continuent même de s’appuyer sur leur épouse.

«Je ne voudrais pas devoir faire ce travail toute seule», lance Evi Allemann. Depuis le 19 octobre 2003, la conseillère nationale socialiste siège au Parlement fédéral. Elle est d’ailleurs la plus jeune députée à la Chambre basse.

Grâce à l’augmentation de l’indemnité parlementaire, Evi Allemann a pu engager deux collaborateurs personnels qui l’aident, quelques heures par semaine, dans sa nouvelle tâche.

Bureau virtuel

Elue sur la liste jeune du Parti socialiste, elle a tenu à respecter une certaine cohérence. «Je n’ai pas voulu engager un vieux loup de la politique, mais plutôt des compagnons de route qui partagent les mêmes valeurs que moi.»

Ses ‘employés’ sont deux jeunes qui font de la politique par passion: Renato Wolf, 24 ans, universitaire, et Miriam Minder, 21 ans, qui prépare une maturité en cours du soir.

Tous deux s’occupent de la documentation, de l’information à la presse et aident Evi Allemann à préparer les dossiers et à répondre au courrier.

Ils se rencontrent régulièrement dans un restaurant au centre de Berne. «Notre bureau est essentiellement virtuel, ajoute Miriam Minder. Nous communiquons par e-mail. Pour les informations à brûle-pourpoint, un sms suffit.»

Modèle plus classique

L’exemple de Chiara Simoneschi-Cortesi est diamétralement opposé. La conseillère nationale tessinoise a une seule collaboratrice personnelle: Fernanda Lafranchi. Et leurs relations sont plus formelles.

Au bénéfice d’une solide expérience au secrétariat cantonal du Parti démocrate-chrétien (PDC/centre), cette dernière joue plus ou moins le même rôle qu’une secrétaire de direction. Elle travaille dans un bureau, aménagé dans l’appartement privé de la députée.

«Il y a des milliers de choses à faire. La poste, le téléphone, l’agenda». Un travail que Fernanda Lafranchi «ne ferait pas si c’était juste pour l’argent».

Identification partisane

Les deux collaborateurs d’Evi Allemann se sentent, eux aussi, très impliqués: «En passant du temps à ses côtés, nous participons à la grande politique», se réjouit Renato Wolf. «C’est un projet concret», ajoute Miriam Minder.

Bien sûr, ils travaillent dans l’ombre. «Nous faisons tout notre possible. Ensuite, c’est Evi qui reçoit les félicitations… et les critiques». Mais tous deux partagent les convictions de la députée.

Fernanda Lafranchi s’identifie, elle aussi, aux idées politiques de Chiara Simoneschi-Cortesi. Cela dit, elle ne se fait pas trop d’illusions sur l’importance de sa contribution: «Je fais fonctionner les choses. La politique, c’est elle qui la fait.»

Droite et gauche

Ce soutien, dont bénéficient aujourd’hui plusieurs députés, pourrait bien disparaître. C’est du moins l’objectif de la droite dure qui a toujours combattu le projet.

«Pour nous, le concept de parlementaire de milice est primordial», précise Yves Bichsel, porte-parole de l’Union démocratique du centre (UDC/droite dure).

D’ailleurs, rares sont les démocrates du centre qui ont engagé un collaborateur. «Chez nous, ce sont souvent les épouses qui remplissent cette tâche».

A l’inverse, le porte-parole du Parti socialiste estime que c’est une question de sérieux professionnel, de reconnaissance du travail politique et d’évolution de la société. Une question de principe aussi…

«Un UDC trouve peut-être normal que son épouse s’occupe gratuitement du courrier, lance Jean-Philippe Jeannerat. Pour nous, la place des femmes n’est pas à la maison, mais au parlement. Et un travail d’assistant mérite un salaire.»

swissinfo, Daniele Papacella
(Traduction et adaptation: Alexandra Richard)

– Le peuple a rejeté à plusieurs reprises les projets de professionnalisation du travail politique. Le dernier refus remonte à 1994.

– En 2003, les parlementaires se sont finalement octroyé une augmentation de salaire pour pouvoir engager un collaborateur personnel. Aucune estimation n’existe sur la manière dont sont répartis les 30’000 francs supplémentaires.

– Tout compris, un conseiller national gagne environ 95’000 francs par année.

– En Italie, un député gagne 14’000 euros par mois, ce qui correspond à environ 260’000 francs suisses par an.

– En Allemagne, le salaire avoisine 7’000 euros par mois + 3’500 euros pour le collaborateur personnel.

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