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Christiane Brunner présidente du Parti socialiste suisse

Une nouvelle équipe prend les rênes d'un PS en pleine restructuration. SP-PS

Le Congrès de Lugano a élu par acclamations dimanche Christiane Brunner à la présidence du PSS. Par ailleurs la conseillère nationale zurichoise Christine Goll et le conseiller national schaffhousois Hans-Jürg Fehr ont été élus à la vice-présidence.

C’est sous les ovations de plus de 1000 personnes que la conseillère aux Etats genevoise a donc succédé comme prévu dimanche à Ursula Koch. Pour rappel, la Zurichoise avait jeté l’éponge en avril dernier, après un mandat marqué par une crise interne.

Le PS espère que Mme Brunner, décrite comme une rassembleuse, contribuera à recoller les morceaux et à relancer le parti dans les débats de fond. Dans sa première déclaration de présidente, la Genevoise a demandé à ses camarades de ne pas se perdre dans des litiges personnels.

La nouvelle présidente veut un parti fort et bien ancré à gauche, afin que la Suisse devienne plus sociale. Mais cela n’exclut pas la nécessité de la croissance économique. Le PS doit laisser la politique du centre aux forces politiques qui la revendiquent, a déclaré la Genevoise, se prononçant aussi en faveur de l’ouverture et de l’adhésion à l’Union européenne.

Avocate, riche d’une solide expérience politique et syndicale, Christiane Brunner est née en 1947 à Genève dans une famille modeste. Bénéficiaire d’une bourse d’étude, elle a terminé des études de droits, faisant du droit du travail et des assurances sociales son domaine de prédilection.

Au niveau national, son parcours syndical démarre véritablement en 1982. Elle est alors nommée présidente centrale du Syndicat suisse des services publics (SSP-VPOD). Elle occupera ce poste jusqu’en 1989, moment où elle accède au secrétariat central de la FTMH.

Trois ans plus tard, elle devient la première femme à présider ce syndicat, ce qui constitue une première dans le monde syndical suisse. De 1994 et 1998, elle co-préside en outre l’Union syndicale suisse, aux côtés de Vasco Pedrina.

Figure de proue de la grève des femmes du 14 juin 1991, elle acquiert une notoriété nationale en entrant au Conseil national en 1991, puis en 1996 au Conseil des Etats.

Mais l’événement qui contribua le plus à assurer sa notoriété fut incontestablement sa rocambolesque non-élection au gouvernement fédéral, en 1993. A la suite de rebondissements inédits, c’est sa camarade de parti Ruth Dreifuss qui était élue.

Entrée au Parti socialiste en 1976, Christiane Brunner n’a jamais appartenu à la «gauche caviar». Ses origines modestes ont fait d’elle une alliée des femmes et des salariés, ce qui la rapprocherait plutôt de l’aile gauche du parti. D’autre part, sa solide expérience du monde du travail l’a dotée d’un grand pragmatisme, vanté souvent par les milieux économiques.

swissinfo

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